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(1)ABATTOIR. n. m. Bâtiment où l'on tue les bestiaux pour les boucheries. Cet abattoir est vaste, bien aéré. Les abattoirs de Paris. |
(2)ABREUVOIR. n. m. Lieu où l'on mène les chevaux et les bestiaux boire et se baigner. L'abreuvoir est à l'entrée du village. Mener les chevaux à l'abreuvoir. |
(3)ACCORDOIR. n. m. Outil d'accordeur. |
(4)ACCOTOIR. n. m. Ce qui sert à s'accoter, ce qui est fait pour qu'on s'y accote. Les accotoirs d'un fauteuil, d'un confessionnal. Cela vous servira d'accotoir. |
(5)ACCOUDOIR. n. m. Ce qui est fait pour qu'on s'y accoude. Avoir un accoudoir sous le bras. L'accoudoir d'un prie-Dieu. Avoir les bras sur un accoudoir.
Il signifie, en termes d'Architecture, Couronnement d'une balustrade ou de tout autre appui à la hauteur du coude. |
(6)AFFILOIR. n. m. Instrument qui sert à affiler. |
(7)AFFINOIR. n. m. Instrument au travers duquel on fait passer le lin ou le chanvre pour l'affiner. |
(8)AGENOUILLOIR. n. m. Petit escabeau sur lequel on s'agenouille. L'agenouilloir d'un prie-Dieu. |
(9)AJOUTOIR. n. m. Voyez AJUTAGE. |
(10)AJUSTOIR. n. m. Petite balance où l'on pesait et ajustait les monnaies avant de les marquer et qu'on appelle maintenant TRÉBUCHET. |
(11)ALÉSOIR. n. m. T. d'Arts. Outil pour aléser. |
(12)AMORÇOIR. n. m. T. d'Arts. Outil de charpentier pour commencer les trous qu'il achève ensuite avec des outils plus gros. On dit plus communément ÉBAUCHOIR. |
(13)APERCEVOIR. (J'aperçois, tu aperçois, il aperçoit; nous apercevons, vous apercevez, ils aperçoivent. J'apercevais. J'aperçus. J'ai aperçu. J'apercevrai. J'apercevrais. Aperçois, apercevez. Que j'aperçoive. Que j'aperçusse. Apercevant. Aperçu.) v. tr. Commencer à voir. J'aperçois dans l'éloignement un objet dont je ne distingue pas bien la forme. En passant par cette rue, il aperçut celui qu'il cherchait. Nous vous avons aperçu de loin. Je ne fis que l'apercevoir et il disparut. Apercevoir confusément. Apercevoir nettement. Apercevoir en gros. Un clocher s'apercevait au loin.
Il s'emploie aussi figurément au sens moral. Il fut le premier qui aperçut cette vérité. J'aperçois, je crois apercevoir l'intention qui le dirige. Apercevoir les beautés et les défauts dans une composition littéraire. S'APERCEVOIR DE, S'APERCEVOIR QUE signifie Remarquer une chose qui avait échappé d'abord. Il s'aperçut du piège qu'on lui tendait. Il y a longtemps que je me suis aperçu qu'il n'est pas de mes amis. Il cache si bien son dessein, qu'il est difficile de s'en apercevoir. Elle s'est aperçue, ils se sont aperçus de l'erreur. On le raille et il ne s'en aperçoit pas. |
(14)APPAROIR. (Usité seulement à l'infinitif et à la 3e personne de l'indicatif présent. Il appert.) v. intr. T. de Palais. Être évident, être manifeste. Faire apparoir du pouvoir qu'on a. Il a fait apparoir de son bon droit. S'il vous appert que cela soit. Comme il appert par tel acte. Ainsi qu'il appert de tel acte. |
(15)ARROSOIR. n. m. Instrument qui sert à arroser. Arrosoir de cuivre. Arrosoir de fer-blanc. Ce jardin est sec, il faut que le jardinier ait toujours l'arrosoir à la main. Arrosoir à pomme. Arrosoir à goulot. |
(16)ASPERSOIR. n. m. Goupillon à jeter de l'eau bénite. Présenter l'aspersoir. Jeter de l'eau bénite avec l'aspersoir. |
(17)ASSEOIR. (J'assieds, tu assieds, il assied, nous asseyons, vous asseyez, ils asseyent. J'asseyais. J'assis. J'assiérai ou J'asseyerai. Assieds, asseyez. Que j'asseye. Que j'assisse. Asseyant. Assis. On conjugue quelquefois ce verbe en maintenant partout oi au radical : J'assois; nous assoyons. J'assoyais, etc.) v. tr. Mettre quelqu'un sur un siège ou sur quelque chose qui tient lieu de siège. Asseoir un malade. Asseyez cet enfant. Il s'assit. Asseyons-nous sur ce banc, par terre. Le gazon où elle s'était assise. On le pria de s'asseoir. Avec ellipse du pronom, On le fit asseoir.
Fig., Faire asseoir quelqu'un à sa table, L'y admettre.
Fig., S'asseoir sur le trône, Monter au trône, devenir roi ou reine.
Il signifie aussi, surtout en termes d'Architecture, Poser solidement et à demeure. Asseoir les fondements d'une maison sur le roc. Asseoir une pierre. Asseoir une statue sur un piédestal. Le château était assis sur une éminence. La ville est assise à mi-côte.
En termes de Guerre, Asseoir un camp, Placer, établir un camp. Il assit son camp hors de la portée du canon de la ville.
En termes de Manège, Asseoir un cheval, Dresser un cheval à exécuter ses airs de manège ou à galoper avec la croupe plus basse que les épaules.
Il signifie encore figurément Fonder, établir. Asseoir le crédit public sur la fidélité aux engagements. Il ne faut pas asseoir son jugement sur de simples présomptions. Asseoir sa réputation sur d'éminents services.
Fig., On ne peut asseoir aucun fondement sur ce qu'il dit, sur ce qu'il promet, On ne peut se fier à sa parole, à ses promesses.
Il s'emploie particulièrement, dans l'acception qui précède, en matière d'Impositions, de rentes, etc. Asseoir un impôt, une contribution sur un genre de propriété, d'industrie. Asseoir une rente, une pension sur un bien qui en assure le paiement. Asseoir une hypothèque sur un immeuble.
En termes d'Eaux et Forêts, Asseoir les ventes, Marquer le canton de bois qui doit être coupé. Magistrature assise. Voyez MAGISTRATURE. Voter par assis et levé, se dit, dans une assemblée délibérante, lorsque les membres font connaître leur opinion, leur vote en se levant ou en restant assis. |
(18)ASSOMMOIR. n. m. Arme qui sert à assommer. Il se dit d'un Bâton garni, à l'une de ses extrémités, d'une balle de plomb enveloppée de ficelle.
Il se dit aussi d'une Sorte de piège que l'on tend à certaines bêtes telles que renards, blaireaux, etc., et qui est disposé de manière à les assommer lorsqu'elles s'y prennent.
Fig., C'est un coup d'assommoir, C'est un événement accablant auquel on était loin de s'attendre.
Il désigne encore un Débit de boissons où les gens du peuple s'assomment d'alcool. Dans cette acception il est familier. |
(19)AVOIR. (J'ai, tu as, il a; nous avons, vous avez, ils ont. J'avais. J'eus. J'aurai. J'ai eu. J'aurai eu. Aie, ayez. Que j'aie, que tu aies, qu'il ait; que nous ayons, que vous ayez, qu'ils aient. Que j'eusse. Ayant.) v. tr. Posséder de quelque manière que ce soit; être en possession, en jouissance de quelque chose. Avoir du bien. Avoir un emploi. Avoir de bons appointements. Avoir le logement et la nourriture. Avoir de l'argent. Avoir un revenu. Avoir tant de revenu. Avoir de quoi vivre. Avoir une maison. Avoir des livres. Avoir un cheval d'emprunt. Avoir le bien d'autrui. Arcadius eut l'Orient et Honorius l'Occident. Cette déesse avait plusieurs temples dans la Grèce. Nous avons de belles promenades dans notre ville.
Fig., Avoir de quoi, Être riche ou dans l'aisance. C'est un homme qui a de quoi.
Il se dit, dans une signification beaucoup plus étendue, en parlant de Toute chose qui est, avec quelqu'un ou quelque chose, dans un rapport quelconque d'appartenance ou de dépendance. Avoir une chose à portée, sous la main, à côté de soi. Il avait ce jour-là un costume bleu. Avoir de la boue, une tache sur ses habits. Avoir de beaux yeux. Avoir le bras cassé. Avoir vingt ans. Avoir l'âge de raison. Avoir de la force, de l'agilité, de l'intelligence. Avoir de l'esprit. Avoir des pensées, des opinions. Avoir des vertus, des vices. Il a cela de bon que... Avoir de l'amour, de la haine. Avoir pour quelqu'un les sentiments d'un fils, d'un frère, etc. J'ai mes peines comme vous. Je ne sais ce qu'il a, mais depuis quelques jours il ne parle plus. Vous paraissez bien triste, qu'avez-vous? Avoir la crainte de Dieu. Avoir peur, honte, pitié, soin, etc. Avoir foi en quelque chose. Avoir peine. Avoir tort. Avoir raison. Avoir droit. Avoir quelque chose sur le cœur. Avoir à cœur de réussir. Avoir une affaire, un procès.
Avoir affaire à quelqu'un. Avoir des liaisons, des relations. Avoir une correspondance, un entretien. Avoir la liberté de faire une chose. Avoir du temps devant soi. Avoir de l'autorité, du crédit, de l'ascendant. Avoir l'estime, la confiance de quelqu'un. Avoir de la pluie, du beau temps. Nous aurons bientôt du froid, de la chaleur. Avoir chaud, froid, faim, soif. Avoir des douleurs. Avoir mal à la tête. Avoir la fièvre. Il pâlit : qu'a-t-il? Les médecins n'ont pu dire encore ce qu'il a, etc. On l'applique souvent aux Animaux. Cet oiseau a un chant très agréable. Le chien a beaucoup d'attachement pour son maître. Avoir quelque chose pour soi, se dit en parlant de Tout ce qui peut être à l'avantage d'une personne. Ils ont pour eux la justice. Elle a pour elle sa beauté. Avoir pour agréable, Être satisfait d'une chose, l'approuver. Il ne fera cela qu'autant que vous l'aurez pour agréable. Avoir pour but, pour objet, Se proposer pour but, pour objet.
Avoir en horreur, en aversion, etc., Éprouver de l'horreur, de l'aversion, etc., pour quelqu'un ou pour quelque chose. En avoir contre, en avoir à, Être irrité contre quelqu'un, en vouloir à quelqu'un. Contre qui en avez-vous? À qui en a-t-il?
Par menace, Vous en aurez, Vous serez châtié, maltraité.
Fig. et fam., Il en a dans l'aile, ou simplement Il en a, se dit, par raillerie, d'un Homme qui a reçu quelque coup, qui a éprouvé quelque disgrâce, etc. Il en a dans l'aile se dit aussi d'un Homme qui est devenu amoureux.
Fig., Avoir beau, L'avoir beau, L'avoir belle, Voyez BEAU.
Il se dit pour exprimer diverses relations entre les personnes. Avoir un père, une mère, une femme, des enfants, etc. Avoir une nombreuse parenté. Avoir un médecin, un notaire, un avocat, etc. Avoir un maître. Avoir des domestiques. Avoir un chef. Avoir des élèves, des auditeurs. Avoir des convives, des hôtes. Avoir des amis, des ennemis, etc. Homère n'a point eu d'égal. Avoir des correspondants, des associés, des complices. Avoir quelqu'un pour chef, pour ennemi, pour complice, etc. Vous avez en lui un protecteur zélé. Avoir quelqu'un avec soi, En être accompagné; ou seulement Être avec quelqu'un. Je n'avais avec moi que deux témoins. Cet homme voudrait toujours m'avoir avec lui. On dit en des sens analogues Avoir des gens à sa suite. Avoir quelqu'un chez soi. Avoir une personne à dîner, à déjeuner. J'aurai du monde ce soir. J'ai eu telle personne à mon bal, à ma fête, Elle y est venue. Etc.
Fam., Nous avons, vous avez des gens qui... Il y a, il existe, on trouve des gens qui... N'avons-nous pas des gens qui croient à de pareilles absurdités? Vous avez des personnes qui sont convaincues de cela.
Il s'emploie souvent avec un nom de chose pour sujet et se dit de Ce qui appartient ou est propre à cette chose, de ce qui la caractérise ou la modifie, etc. Cette ville a de beaux édifices, des rues larges, de vastes promenades. Votre château a un parc magnifique. Ma maison a cinq étages, a une belle vue. Cette table a deux tiroirs. Cette plante a de très belles fleurs. Cette planche a six pieds de long. Ce fruit a une forme allongée, une belle couleur. L'architecture de cet édifice a un caractère imposant. Cette poésie a de la douceur et de la grâce. Ce rêve a quelque chose d'effrayant. Cette pièce a beaucoup de succès. Un tel accident peut avoir des suites. Les plaisirs ont leurs dangers.
Il sert de même à exprimer Certaines relations d'appartenance ou de dépendance qui unissent les personnes aux choses. Cette maison a vingt locataires. Cette ville a dix mille habitants. Cet ouvrage a pour auteur un écrivain distingué. Cette doctrine a des partisans. La patrie a d'héroïques défenseurs.
Il signifie quelquefois Se procurer, obtenir. On n'a pas ce livre facilement. J'ai eu ce cheval à très bon marché. C'est un homme que vous n'aurez pas facilement, Que vous ne gagnerez pas. Il a eu tout ce qu'il demandait. C'est un tel qui aura le prix. J'aurai raison de cet outrage. Avoir la parole, Avoir, obtenir la permission de parler dans une assemblée délibérante. AVOIR se met souvent avec la préposition À devant un infinitif et alors il sert à marquer la Nécessité, l'obligation, la disposition la volonté où l'on est de faire ce que l'infinitif du verbe signifie. J'ai à faire une visite. Je n'ai rien à faire. Vous auriez à travailler beaucoup dans cette maison. J'ai à vous remercier. J'ai à parler à un tel. Il a à choisir. Il a à vendre, à louer une maison. Il a à donner plusieurs places. Il a bien des choses à vous apprendre. Je n'ai pas à répliquer. J'ai à répondre à ceci. On dit à peu près de même Vous n'avez qu'à vouloir, qu'à ordonner, etc.,
Il vous suffira de vouloir, d'ordonner, etc. N'avoir rien à répliquer, Ne trouver rien que l'on puisse répliquer, etc. AVOIR s'emploie impersonnellement dans le sens du verbe Être, et alors il se joint toujours avec la particule Y. Il y a un an. Il y a deux ans que je l'ai vu ou Il y a deux ans que je ne l'ai vu. Il y aura demain huit jours qu'il est parti. Il y a beaucoup de gens. Il y a lieu de croire. Il y a sujet de craindre. Il y a de la barbarie à maltraiter ainsi cet enfant. Y aurait-il du bon sens à se conduire ainsi? N'y eût-il que cette seule raison, elle doit vous déterminer. Il ne peut y avoir d'obstacle. Y a-t-il quelqu'un ici? Il n'y a personne. Il y avait plus de mille personnes. Il y a peu de moments qu'il était ici. Il n'y a rien que je ne fasse pour vous. Il n'y a rien à faire. Il y a tout à espérer. Il y a à parier, tout à parier qu'il réussira. Il y en a, Il y a des gens. Il y en a qui vont jusqu'à prétendre que...
Fam., Tant y a, Quoi qu'il en soit. J'ignore quel fut le motif de leur querelle; tant y a qu'ils se battirent. AVOIR est aussi verbe auxiliaire. Voyez AUXILIAIRE.
Le participe passé EU, EUE, s'emploie en le joignant à quelque autre temps du verbe Avoir. Les choses qu'il a eues. Le bien qu'il a eu. Eu égard à, En considération de. Eu égard à sa grande jeunesse, on lui a pardonné. |
(20)AVOIR. n. m. Ce qu'on possède de bien. Voilà tout mon avoir. C'est tout son avoir. On lui enleva son petit avoir.
Il se dit aussi d'une Possession, d'un bien. Cette maison se loue bien; c'est un bel avoir. Il est familier dans les deux sens.
Il s'emploie dans les livres de comptes par opposition à Doit et désigne la Partie d'un compte où l'on porte les sommes dues. On appelle aussi, dans un autre sens, Doit et avoir, Le passif et l'actif. |
(21)BATTOIR. n. m. Instrument qui sert à battre.
Il désigne spécialement l'Espèce de palette enduite de colle et de nerfs et recouverte de parchemin, à manche court pour jouer à la courte paume, à manche long pour jouer à la longue paume.
Il désigne aussi la Grosse palette de bois qui sert aux blanchisseuses à battre le linge.
Il désigne encore l'Instrument dont on se sert pour battre la terre de pipe.
Il se dit encore de la Partie mobile qui, dans un fléau, frappe les gerbes.
On l'emploie enfin pour désigner le Jeu où les enfants se frappent mutuellement les mains en cadence. |
(22)BAVOIR. n. m. Voyez BAVETTE. |
(23)BELLE-À-VOIR. n. f. T. de Botanique. Plante de jardin appelée aussi BELVÉDÈRE. Des belles-à-voir. |
(24)BIRLOIR. n. m. Tourniquet qui sert à retenir un châssis de fenêtre levé. |
(25)BLUTOIR. n. m. Sorte de sac ou de tamis qui sert à passer la farine pour la séparer du son. Ce blutoir n'est pas assez fin, il ne rend pas la farine assez blanche. |
(26)BONSOIR. n. m. Voyez BON, adj. |
(27)BOSSOIR. n. m. T. de Marine. Chacune des deux pièces de bois ou de fer saillant en dehors d'un bâtiment et permettant la manœuvre des ancres ou celle des embarcations. Les deux bossoirs. Avoir l'ancre au bossoir. Le bossoir de tribord. |
(28)BOTTELOIR. n. m. Bâton sur lequel on serre le lien des bottes. |
(29)BOUCHOIR. n. m. Grande plaque de fer qui sert à fermer la bouche d'un four. |
(30)BOUDOIR. n. m. Sorte de cabinet orné avec élégance, à l'usage particulier des dames, et dans lequel elles se retirent lorsqu'elles veulent être seules ou s'entretenir avec des personnes intimes. Propos de boudoir. |
(31)BOUGEOIR. n. m. Petit chandelier sans pied auquel est adapté un manche ou un anneau. Un bougeoir d'argent. Un bougeoir de cuivre doré. |
(32)BOULOIR. n. m. T. d'Arts. Instrument avec lequel on remue la chaux quand on l'éteint et quand on la mêle avec le sable ou le ciment.
Il se dit aussi de la Perche dont se servent les pêcheurs pour faire remonter le poisson à la surface. |
(33)BOUTOIR. n. m. Partie supérieure du groin avec laquelle le sanglier et le porc fouissent la terre. Le sanglier lui donna un coup de boutoir.
Fig. et fam., Coup de boutoir, Trait d'humeur, propos dur, inattendu, qui blesse. C'est un homme brusque et capricieux; il vous donnera quelque coup de boutoir.
Il se dit aussi de l'Instrument avec lequel les maréchaux ferrants enlèvent la corne superflue du pied d'un cheval avant de le ferrer. |
(34)BRIDOIR. n. m. Mentonnière du cheval. |
(35)BRISOIR. n. m. Instrument qui sert à briser certaines choses et principalement le chanvre ou la paille. |
(36)BROCHOIR. n. m. Marteau de maréchal ferrant propre à ferrer les chevaux. |
(37)BRÛLOIR. n. m. Réchaud sur lequel tourne un cylindre ou une sphère en tôle pour griller le café en grains. |
(38)BRUNISSOIR. n. m. Outil qui sert à brunir. |
(39)BUTOIR. n. m. Pierre contre laquelle vient buter le vantail d'une porte cochère.
Il désigne aussi l'Arrêt contre lequel bute une machine mobile ou une partie de cette machine. |
(40)BUTTOIR. n. m. T. d'Agriculture. Sorte de petite charrue qui sert à butter. |
(41)CHALOIR. v. intr. Ancien verbe qui ne s'emploie qu'impersonnellement et ne se dit que dans ces expressions : Il ne m'en chaut. Il ne m'en chaut guère, Il ne m'importe. |
(42)CHOIR. (Il ne se dit plus qu'à l'infinitif.) v. intr. Être porté de haut en bas par son propre poids ou par impulsion. Prenez garde de choir. Se laisser choir. On lui donna un coup qui le fit choir. On dit plutôt TOMBER. |
(43)CLAQUOIR. n. m. Voyez CLAQUETTE. |
(44)CLYSOIR. n. m. Espèce de long entonnoir fait de toile imperméable ou de caoutchouc qui sert à prendre des lavements. Il ne s'emploie plus guère. |
(45)COMPAROIR. v. intr. T. de Procédure. Il n'est usité que dans ces phrases, Être assigné à comparoir, Recevoir une assignation à comparoir, Être assigné à se présenter en justice. Il a vieilli ; on dit aujourd'hui COMPARAÎTRE. |
(46)COMPTOIR. n. m. Sorte de bureau ou de table longue et étroite sur laquelle le marchand comptait autrefois l'argent et où maintenant le vendeur étale la marchandise. Demoiselle, dame de comptoir, Demoiselle ou Dame qui est mise au comptoir pour recevoir l'argent ou servir l'acheteur. Le comptoir du marchand de vin, Où il débite le vin.
Il se disait, en termes de Commerce et de Banque, du Lieu où travaillent les commis, où se font et se reçoivent les paiements, etc. C'est ainsi qu'on dit encore Comptoir d'escompte. On dit plutôt aujourd'hui Bureau. Il se dit également du Bureau général de commerce d'une nation en pays étranger. Les Hollandais ont plusieurs comptoirs dans les Indes. Plusieurs des nations de l'Europe ont des comptoirs en Asie. |
(47)CONCEVOIR. (Il se conjugue comme APERCEVOIR.) v. tr. Commencer à porter en soi, en parlant d'une Femme enceinte. Le sein qui vous a conçu. Absolument, Une femme qui a passé l'âge de concevoir.
Il se dit figurément de l'Opération par laquelle l'esprit crée, invente, imagine. Concevoir une idée, un projet, une entreprise, un plan. Cet ouvrage lui a donné plus de peine à exécuter qu'à concevoir. Un ouvrage bien conçu.
Il se dit de même en parlant des Passions, des sentiments, des mouvements de l'âme. Concevoir de l'espérance, des espérances. Concevoir de l'horreur, du dépit, de la haine, de l'aversion. Concevoir des soupçons. Concevoir de l'amour, de l'estime, de l'amitié, du mépris pour quelqu'un.
Il signifie en outre Comprendre, entendre bien quelque chose, en avoir une juste idée. Je conçois bien ce que vous me dites. Je ne conçois rien à cela. C'est une chose difficile à concevoir. Je conçois qu'il n'ait pas été satisfait de votre conduite. Absolument, Il a l'esprit vif, il conçoit facilement.
Il signifie aussi Exprimer en certains termes. Dans ce sens il n'est guère d'usage qu'au participe passé. Cet article était conçu en termes obscurs. |
(48)COULOIR. n. m. Passage de dégagement qui sert à passer d'une pièce d'un édifice dans une autre. Couloir d'un appartement, de la salle des séances de la Chambre des Députés. Propos de couloirs, Propos qui se tiennent autour de la salle des séances, dans les assemblées politiques. Intrigue de couloirs.
Par analogie, Couloir d'un wagon. Wagon à couloir. |
(49)COUPOIR. n. m. T. d'Arts. Instrument dont on se sert dans la fabrication des monnaies et dans différentes industries pour couper et rogner. |
(50)CRACHOIR. n. m. Sorte de vase rempli de sable, de cendre, ou de sciure de bois, qu'on met dans un appartement ou dans un édifice public pour y cracher.
Il se dit aussi d'un Tube en métal avec couvercle que l'on porte avec soi pour y cracher. Un crachoir de poche.
Fig. et fam., Tenir le crachoir, Faire à soi tout seul les frais de la conversation. |
(51)CUEILLOIR. n. m. Panier emmanché d'un long bâton muni d'une cisaille dans lequel tombent les fruits que l'on cueille. |
(52)DÉCEVOIR. (Il se conjugue comme APERCEVOIR.) v. tr. Abuser, tromper par quelque chose de spécieux et d'engageant. Ces propositions ne tendent qu'à vous décevoir.
Il signifie surtout Tromper quelqu'un dans son attente, son espérance ou Rendre vaine une attente, une espérance. Il m'a déçu par sa manière d'agir. Tous ses espoirs ont été déçus. |
(53)DÉCHAUSSOIR. n. m. T. de Chirurgie dentaire. Instrument qui sert à détacher les gencives d'autour des dents qu'on veut arracher. |
(54)DÉCHOIR. (Je déchois; nous déchoyons. Je déchus. Je décherrai. Que je déchoie. Que je déchusse. Déchu.) v. intr. Tomber dans un état moins brillant, moins avantageux que celui où l'on était. Déchoir de son rang, de son poste. Il est bien déchu de son crédit, de sa faveur, de sa réputation. Il est très déchu dans l'estime du public. Depuis ce moment il a déchu de jour en jour. Déchoir de ses espérances. Ange déchu. Prince déchu. Être déchu d'un droit, d'un privilège, etc. En être dépossédé, l'avoir perdu.
En parlant des Choses, il signifie Diminuer, s'affaiblir. Son crédit, sa fortune, sa réputation commencent à déchoir. Dans la décadence de l'Empire romain, l'éloquence elle-même commença bientôt à déchoir. Pouvoir déchu. Commencer à déchoir, se dit aussi d'une Personne avancée en âge, lorsque les facultés du corps ou de l'esprit commencent à s'affaiblir en elle. On dit plutôt aujourd'hui DÉCLINER. |
(55)DÉCOUPOIR. n. m. Instrument qui sert à faire des découpures. |
(56)DÉCROTTOIR. n. m. Lame de fer fixée à l'entrée d'une maison pour que les personnes qui viennent du dehors y grattent la semelle de leurs chaussures avant d'entrer. |
(57)DÉGRAISSOIR. n. m. Instrument qui sert à dégraisser un animal de boucherie ou de la laine. |
(58)DÉMÊLOIR. n. m. Machine ou instrument qui sert à démêler. Il se dit particulièrement d'une Sorte de peigne à grosses dents, fort espacées, qui sert à démêler les cheveux. |
(59)DÉPLANTOIR. n. m. Outil qui sert à déplanter. |
(60)DÉPOTOIR. n. m. Endroit destiné à recevoir des matières de vidange. |
(61)DÉPOURVOIR. v. tr. Dégarnir de ce qui est nécessaire. Il n'est guère usité qu'à l'infinitif. Il ne faut pas dépourvoir de munitions une place de guerre, et surtout au participe passé qui s'emploie adjectivement et signifie Qui manque de quelque chose. Être dépourvu de bon sens, d'esprit, de raison. Il est dépourvu des connaissances les plus élémentaires. AU DÉPOURVU, loc. adv. Sans être pourvu des choses nécessaires, sans être préparé. Si vous me prenez au dépourvu, vous risquez de faire mauvaise chère. Pris ainsi au dépourvu, il m'est impossible de vous répondre. |
(62)DÉSESPOIR. n. m. Perte d'espérance; état d'une personne qui a perdu toute espérance. Le désespoir de réussir. Quelquefois le désespoir redouble le courage. Un noble désespoir pouvait seul le tirer du péril. Ses succès font le désespoir de ses rivaux.
Il désigne aussi cet État violent de l'âme causé par une affliction qu'on ne cherche pas à surmonter. Cette nouvelle l'a jeté, l'a plongé dans le désespoir. Tomber dans le désespoir. Se livrer au désespoir. Il est dans le dernier désespoir. Réduit au désespoir.
Par exagération, Être au désespoir, Être bien fâché, avoir bien du déplaisir à propos d'une chose. Je suis au désespoir de ne pouvoir faire ce que vous désirez de moi. Il est au désespoir de cet accident. On dit aussi Mettre au désespoir, Causer un grand déplaisir. Cette nouvelle me met au désespoir. Céder, se résigner en désespoir de cause, Céder parce qu'on n'a plus de raisons, de moyens de défense à opposer à son adversaire. Faire une chose en désespoir de cause, Essayer d'une dernière ressource, d'un dernier moyen de succès, avec peu d'espoir de réussir. Il s'est servi de ce moyen en désespoir de cause.
Il désigne aussi Ce qui cause le désespoir. La conduite de ce jeune homme est le désespoir, fait le désespoir de ses parents.
Il se dit particulièrement des Choses qui sont en un si haut degré d'excellence qu'elles passent pour inimitables. L'" Iliade " d'Homère est le désespoir, fait le désespoir de tous les poètes. |
(63) DÉVERSOIR. n. m. Endroit de la conduite de l'eau d'un moulin, d'un étang, etc., par où l'eau se perd quand il y en a trop. |
(64)DÉVIDOIR. n. m. Instrument dont on se sert pour dévider. Mettre un écheveau sur le dévidoir. |
(65)DEVOIR. (Je dois; nous devons. Je devais. Je dus. J'ai dû. Je devrai. Que je doive. Que je dusse. Devant. Dû.) v. tr. Avoir à payer une somme d'argent, à rendre ou à donner quelque chose que ce soit. Devoir de l'argent. Devoir tant de sacs de blé. Devoir tant de journées de travail. Je vous paierai à la date fixée tout ce que je vous dois. Devoir plus qu'on ne possède. Les sommes dues par un tel. Absolument, Il doit à tout le monde.
En termes de Pratique, Jusqu'à due concurrence, Jusqu'à concurrence de la somme, de la quantité dont un débiteur est tenu. Acte en due forme, Acte rédigé conformément à la loi.
Prov., Devoir à Dieu et à diable, au tiers et au quart; devoir de tous côtés, Devoir beaucoup, avoir beaucoup de dettes.
Prov., Qui a terme ne doit rien, On ne peut être obligé de payer avant que le terme soit échu. Doit s'emploie comme nom masculin dans les livres de compte, par opposition au mot Avoir, et désigne la Partie d'un compte où l'on porte ce qu'une personne doit, ce qu'elle a reçu. On appelle aussi Doit et avoir Le passif et l'actif. DEVOIR signifie encore Être obligé à quelque chose par la morale, par la loi, par sa condition, par l'honneur, par la bienséance, etc. Un fils doit respect à son père. Il ne doit compte de ses actions à personne. On doit obéissance aux lois. Devoir une visite à quelqu'un. Vous lui devez des égards, des ménagements. On se doit à soi-même de respecter les bienséances. Je me devais de faire cette démarche. Un honnête homme sait ce qu'il se doit. Un homme d'honneur doit tenir sa parole. Vous devriez vous conduire autrement. Il ne devrait pas abandonner ses parents. Prov., Fais ce que dois, advienne que pourra.
On le dit quelquefois des Choses. La loi doit une égale protection à tous les citoyens. La pitié due au malheur. SE DEVOIR À se dit spécialement pour Être dans l'obligation morale de se donner, de se dévouer à sa famille, à sa patrie, à ses amis. Vous vous devez à vos enfants. Cela se doit, se dit de Ce qui doit être, de ce qu'il convient de faire.
Suivi d'un infinitif, il signifie souvent Être dans la nécessité de. Je dois partir à six heures. Je devrai avoir terminé cette tâche demain.
Il signifie en outre Être redevable à, tenir de. Il vous doit son bonheur, son salut, sa fortune. Racine doit beaucoup à Euripide. Corneille doit à Sénèque la belle scène d'Auguste et de Cinna. L'auteur a dû le succès de sa pièce au talent des acteurs. Cette colline doit son nom à un événement qu'on nous raconta. Par extension, Je lui dois tous mes maux.
Il se dit aussi pour marquer qu'il y a une espèce de justice, de raison, de nécessité, etc., qu'une chose soit. Un bon ouvrier doit être plus employé qu'un autre. Il me semble que cela devrait les réconcilier. Il devrait y avoir une garnison dans cette ville.
Il se dit encore pour marquer qu'une chose arrivera infailliblement. Tous les hommes doivent mourir. Le terme de son bail doit expirer dans deux jours. DEVOIR, suivi d'un infinitif, joue aussi en quelque sorte le rôle d'un auxiliaire et se dit de Ce qui paraît vraisemblable, probable, plus ou moins certain. La campagne doit être belle maintenant. Il a dû partir ce matin. Le législateur doit avoir prévu ce cas. Il doit être bien agréable de... Il doit y avoir entre eux beaucoup de différence. À en juger par le train que mène cet homme, il doit être bien riche. Une fois réparé de cette façon, cet instrument doit marcher. On doit avoir bien froid avec un habit aussi léger.
Il se dit pareillement de Ce qu'on croit, ou qu'on présume, ou qu'on suppose qui arrivera. Le courrier doit être ici dans peu de jours. Je dois recevoir cette somme après-demain. Le bonheur que doivent goûter les élus. Quand même je devrais y périr. Il doit y avoir demain une assemblée générale. À l'imparfait du subjonctif, et en tête de la phrase, il s'emploie dans le sens de Quand même. Dussé-je y périr; dût ma fortune être anéantie, Quand je devrais y périr, etc.
Il se dit aussi pour marquer l'intention qu'on a de faire quelque chose. Je dois aller demain à la campagne. |
(66)DEVOIR. n. m. Ce à quoi on est obligé par la raison, par la morale, par la loi, par sa condition, par la bienséance, etc. S'acquitter de son devoir. Remplir ses devoirs. S'imposer des devoirs. Trahir ses devoirs. Manquer à son devoir. S'écarter de son devoir. Négliger, oublier ses devoirs. Les devoirs de son état. Les devoirs de l'amitié. Les devoirs d'un père de famille. Le devoir conjugal. Les devoirs réciproques. Faire une chose par devoir. Vous n'avez fait que votre devoir. Se faire un devoir de. Être à son devoir, Être à son poste. Se mettre en devoir de, Se disposer à. Se mettre en devoir de faire quelque chose. Il se mit en devoir d'exécuter sa promesse. Rentrer dans son devoir, dans le devoir, Se remettre dans l'obéissance, dans la subordination dont on s'était écarté. On dit de même Ramener quelqu'un à son devoir, au devoir. Retenir quelqu'un dans le devoir. Ranger quelqu'un à son devoir, L'obliger
à faire ce qu'il doit. On dit de même Se ranger à son devoir. Devoir pascal. Voyez PASCAL. Aller rendre ses devoirs à quelqu'un, Aller le saluer chez lui, lui faire une visite de politesse. Derniers devoirs, Honneurs funèbres, cérémonie pour les funérailles de quelqu'un. Rendre à quelqu'un les derniers devoirs, L'accompagner jusqu'à sa dernière demeure.
Il se dit particulièrement des Exercices scolaires qu'ont à faire les élèves dans un lycée, un collège, une école. Il n'a pas encore fini ses devoirs. Un devoir difficile. Devoir de français. Devoir de style. Devoir de calcul. |
(67)DORTOIR. n. m. Grande salle où l'on couche, garnie de plusieurs lits et qui se trouve dans les communautés religieuses, les maisons d'éducation ou dans certains hospices. Les dortoirs d'un lycée. |
(68)DRAGEOIR. n. m. Espèce de soucoupe à rebords élevés, et ordinairement d'argent, dans laquelle on servait autrefois des dragées, sur la fin du repas. |
(69)DRESSOIR. n. m. Sorte d'étagère sur laquelle on range des porcelaines, de la vaisselle, de l'argenterie. |
(70)ÉBARBOIR. n. m. T. d'Arts. Outil qui sert à ébarber. |
(71)ÉBAUCHOIR. n. m. Outil de sculpteur qui sert à ébaucher. |
(72)ÉCHAUDOIR. n. m. Lieu où l'on échaude.
Il désigne aussi des Récipients qui servent à cet usage. |
(73)ÉCHENILLOIR. n. m. T. d'Agriculture. Instrument dont on se sert pour écheniller les arbres. |
(74)ÉCHOIR. (Il n'est plus guère usité qu'à l'infinitif présent, au participe présent Échéant, au participe passé Échu, aux troisièmes personnes du présent et du futur de l'indicatif. Il échoit ou il échet; il écherra.) v. intr. Être dévolu par le sort ou Survenir par cas fortuit. Il espère que le gros lot lui écherra. Cela lui est échu en partage. Il lui est échu une succession du chef de sa femme.
En termes de Procédure, Si le cas y échoit, y échet, le cas échéant, ou simplement S'il y échet, Si l'occasion arrive, si l'occasion s'en présente, s'il y a lieu. Ces locutions ne s'emploient pas dans le langage courant, sauf : le cas échéant.
Il signifie aussi, en parlant de Ce qui est dû, Être payable à une époque fixée d'avance. Le premier terme échoit à la Saint-Jean. Le premier paiement doit échoir le dix du mois prochain. Cette lettre de change est échue. Payer le terme échu. |
(75)ÉCUSSONNOIR. n. m. T. de Jardinage. Petit couteau dont on se sert pour écussonner. |
(76)ÉGOUTTOIR. n. m. Planche, treillis, éclisse sur laquelle on met égoutter quelque chose. |
(77)ÉGRISOIR. n. m. Vase où l'on recueille l'égrisée. |
(78)ÉGRUGEOIR. n. m. Petit récipient ordinairement de buis, dans lequel on égruge du sel, du sucre. |
(79)EMBAUCHOIR. n. m. T. de Bottier. Voyez EMBOUCHOIR. |
(80)EMBOUCHOIR. n. m. Bout d'une trompette ou de tout autre instrument à vent qui se sépare de l'instrument et qu'on y adapte lorsqu'on veut en tirer des sons.
Il désigne aussi un Instrument de bois en forme de pied dont on se sert pour élargir les chaussures ou pour empêcher qu'elles ne se déforment. On dit abusivement EMBAUCHOIR. |
(81)ÉMONDOIR. n. m. T. d'Arboriculture. Outil qui sert à émonder. |
(82)ÉMOUCHOIR. n. m. Queue de cheval attachée à un manche et dont on se sert pour chasser les mouches. |
(83)ÉMOUVOIR. (Il se conjugue comme MOUVOIR.) v. tr. Exciter quelque mouvement, quelque passion dans le cœur, causer du trouble, de l'altération dans l'âme. Il sait l'art d'émouvoir les passions. Émouvoir la colère. Par extension, Émouvoir quelqu'un. C'est un homme que rien ne peut émouvoir. Il s'émeut à la vue de la souffrance. Être ému de compassion. Être ému de joie. Absolument, C'est un maître dans l'art d'émouvoir. On n'émeut pas sans être ému.
Fig. et fam., Émouvoir la bile de quelqu'un, Exciter sa colère.
Il signifie quelquefois Agiter, disposer à la sédition. Les factieux tentèrent d'émouvoir la multitude. Émouvoir les esprits. Le peuple commençait a s'émouvoir. |
(84)ENCENSOIR. n. m. Espèce de cassolette suspendue à de petites chaînes, dans laquelle on brûle de l'encens et dont on se sert pour encenser. Un encensoir de cuivre. Un encensoir d'argent. Tenir, balancer l'encensoir.
Fig. et fam., Donner de l'encensoir par le nez à quelqu'un, Donner en face des louanges outrées qui font voir qu'on se moque de celui qu'on loue; ou Donner des louanges grossières qui blessent plus qu'elles ne flattent. On dit aussi Casser le nez de quelqu'un à coups d'encensoir ou Lui casser l'encensoir sur le nez. |
(85)ENTONNOIR. n. m. Instrument qui sert à entonner un liquide. Entonnoir de bois. Entonnoir de fer-blanc. Entonnoir de verre.
Dans la langue technique, il se dit souvent de Choses qui en rappellent la forme, telles que, en termes de Botanique, Certaines fleurs, certains champignons. Entonnoir de Provence. Entonnoir vénéneux. Etc. Certaines cavités, par exemple, en termes d'Anatomie, la Sorte de fossette qu'on trouve entre la base du pilier antérieur de la voûte du cerveau et la partie antérieure du point de réunion des nerfs optiques; en termes de Géologie, l'Ouverture circulaire d'un volcan éteint; en termes militaires, l'Espèce de cratère qui résulte de l'explosion d'une mine, d'un obus. |
(86)ENTR'APERCEVOIR. v. tr. Apercevoir incomplètement ou indistinctement ou pendant un court espace de temps. À travers la brume, nous entr'aperçûmes vaguement l'ennemi. Je n'ai pu l'approcher, je n'ai fait que l'entr'apercevoir. |
(87)ENTREVOIR. (Il se conjugue comme VOIR.) v. tr. Voir imparfaitement, ou en passant. Le témoin n'a pu reconnaître le meurtrier, parce qu'il n'avait fait que l'entrevoir. Il ne voit pas distinctement, il ne fait qu'entrevoir. J'entrevois quelque chose dans l'éloignement. Entrevoir un objet à travers le brouillard, dans l'obscurité.
Il se dit figurément des Vues de l'esprit. J'ai entrevu les desseins, les intentions de cet homme. Nos lumières sont si faibles que nous ne faisons jamais qu'entrevoir la vérité. Ses desseins ne se laissent pas entrevoir. J'entrevois de grands obstacles. Entrevoir des malheurs. Entrevoir l'issue d'une affaire. S'ENTREVOIR signifie Avoir une entrevue. Pour terminer leur affaire, il faudrait qu'ils s'entrevissent. Ils s'entrevirent dans telle maison. |
(88)ÉPINÇOIR. n. m. T. d'Arts. Gros marteau court, à biseau peu tranchant, dont on se sert pour fendre la pierre, tailler les pavés. |
(89)ÉPISSOIR. n. m. T. d'Arts. Instrument en forme de poinçon qui sert à épisser. |
(90)ÉPLUCHOIR. n. m. T. d'Arts. Petit couteau qui sert à éplucher les étoffes, le papier. |
(91)ÉQUIVALOIR. (Il se conjugue comme VALOIR.) v. intr. Être de même prix, de même valeur. En musique, une blanche équivaut à deux noires.
Il se dit de Choses autres que celles qui ont un prix intrinsèque, une valeur matérielle, et signifie Être à peu près le même que. Cette réponse équivaut à un refus. Cette expression équivaut à telle autre. |
(92)ESPOIR. n. m. Le fait d'espérer. Mettre son espoir en Dieu. Espoir trompeur. Vain espoir. Doux espoir. L'espoir qui le flatte. Je n'ai d'espoir qu'en vous. L'espoir d'une récompense. L'espoir de réussir. C'est là mon dernier espoir. Ce mot est rare au pluriel; on le dit pourtant quelquefois dans la poésie et dans le style soutenu. De longs espoirs. De doux espoirs. De vains espoirs.
Il désigne par extension la Chose espérée. Changera-t-il? C'est mon espoir. Confiez-moi tous vos espoirs. |
(93)ÉTEIGNOIR. n. m. Petit ustensile creux en forme de cône, qui sert à éteindre les cierges, les bougies. Éteignoir de fer-blanc. Éteignoir d'argent.
Il s'emploie figurément et familièrement pour désigner une Personne qui arrête la gaieté, l'activité des autres. |
(94)ÉTENDOIR. n. m. Ce qui sert à étendre. Il s'emploie spécialement, en termes de Typographie, pour désigner une Espèce de petite pelle à long manche, qui sert à placer sur l'étendage les feuilles imprimées.
Il se dit encore d'une Corde tendue sur perche sur laquelle les blanchisseuses font sécher le linge.
Il désigne l'Endroit où l'on étend. L'étendoir d'une imprimerie, d'une chamoiserie. |
(95)ÉTOUFFOIR. n. m. Sorte de boîte faite de métal, dont on se sert pour étouffer et éteindre des charbons.
Il se dit aussi de Petites pièces de drap qui servent, dans un piano, à étouffer les sons et qui s'abaissent au moyen d'une pédale. |
(96)ÉVIDOIR. n. m. Outil qui sert à évider. |
(97)FALLOIR. (Il faut, il fallait, il fallut, il a fallu, il faudra, qu'il faille, qu'il fallût.) v. impersonnel. Être de nécessité, de devoir, d'obligation, de bienséance. Il faut faire telle chose. Il faut que je parte demain. Il fallut en passer par là. Il faudrait s'en informer. Pensez-vous qu'il faille croire tout ce qu'il dit? Je ne croyais pas qu'il fallût faire ce voyage. Elle parle plus qu'il ne faut. Il va falloir s'occuper de cette affaire.
Fam., Un homme, une personne comme il faut, Un homme, une personne d'un rang distingué, de bonne éducation, de bonnes manières. C'est un homme très comme il faut. Ne fréquenter que des gens comme il faut. Encore faut-il que... Il est du moins nécessaire, malgré tout, que...
Fam., Il faut voir, Il est curieux, intéressant de voir. Il faut voir ce que cela deviendra. On le rejette quelquefois à la fin de la phrase, en manière d'exclamation. On les bat, il faut voir! Ces gens nous reçoivent, il faut voir! On dit, dans un sens analogue, Aussi faut-il voir. Il a fait l'insolent; aussi faut-il voir comme on l'a traité! C'est ce qu'il faut voir, se dit pour faire entendre que l'on saura mettre des empêchements à ce qu'une personne projette de faire. Il veut me faire ôter mon emploi : c'est ce qu'il faudra voir. FALLOIR se dit aussi de Ce dont on a besoin. Il lui fallait cent francs. Il lui faut un habit. Que lui faut-il encore? il n'est jamais satisfait, il ne sait ce qu'il lui faut. J'ai l'homme qu'il vous faut, ce qu'il vous faut. Ce sont de ces gens comme il en faut dans une réunion.
Il se dit particulièrement, dans une administration, de Ce qu'on doit donner d'argent à quelqu'un pour un prix, pour un salaire. Combien vous faut-il pour votre journée? Que vous faut-il pour votre peine? Il dit qu'il lui faut tant. Il demande plus qu'il ne lui faut. S'EN FALLOIR signifie Manquer. Il se conjugue avec l'auxiliaire Être. Il s'en faut de beaucoup que leur nombre soit complet. Il s'en faut beaucoup que l'un ait le mérite de l'autre. Il s'en faut de moitié que ce vase ne soit plein. Il s'en fallait peu qu'il n'eût achevé. Il s'en est peu fallu qu'il n'ait été tué. Il ne s'en est presque rien fallu. Peu s'en est fallu que je ne vinsse. Il a fini son travail ou peu s'en faut. Il s'en faut de dix francs que la somme entière n'y soit. TANT S'EN FAUT QUE, loc. conj. Bien loin que. Tant s'en faut qu'il y consente, au contraire il fera tout pour l'empêcher. Elliptiquement, Je ne suis pas de votre avis, tant s'en faut. |
(98)FENDOIR. n. m. T. d'Arts. Outil qui sert à fendre. Fendoir de vannier, de tonnelier. |
(99)FERMOIR. n. m. Sorte de fermeture, serrure ou ressort s'appliquant à certains objets, tels que livres, colliers, bracelets, médaillons, coffrets, etc. Mettre des fermoirs à un in-folio. Des fermoirs d'or. Des fermoirs d'argent. Le fermoir de ce collier, de ce bracelet est usé, risque de s'ouvrir. |
(100)FERMOIR. n. m. T. d'Arts. Outil dont les sculpteurs, les bourreliers, les menuisiers, les charpentiers se servent pour différents ouvrages. |
(101)FONDOIR. n. m. Lieu où les bouchers fondent les graisses et les suifs. |
(102)FOULOIR. n. m. T. d'Arts. Instrument avec lequel on foule. |
(103)FROTTOIR. n. m. Ce qui sert à frotter. Un frottoir pour allumettes.
Il se dit aussi de Ce qui sert à essuyer fortement. |
(104)FUMOIR. n. m. Bâtiment destiné à fumer les viandes et les poissons.
Il se dit aussi d'une Pièce qui, dans les appartements, dans les hôtels, dans les cercles, est réservée aux fumeurs. Passer au fumoir. Propos de fumoir. |
(105)GAUFROIR. n. m. Fer avec lequel on gaufre les cuirs, les étoffes, les papiers. |
(106)GRATTOIR. n. m. Instrument propre à gratter le papier, le parchemin, etc., pour en enlever l'écriture ou les taches. Effacer des mots avec un grattoir.
Il se dit aussi d'une Grille où l'on gratte ses chaussures avant d'entrer dans une maison. |
(107)GRAVOIR. n. m. Outil de charron, de lunetier, etc., qui sert à inciser, à rayer. |
(108)GREFFOIR. n. m. Petit couteau dont on se sert pour greffer. |
(109)HACHOIR. (H est aspirée.) n. m. Couperet, instrument pour hacher les viandes.
Il se dit aussi, par extension, d'une Petite table de bois sur laquelle on hache les viandes. |
(110)HALOIR. (H est aspirée.) n. m. Lieu où l'on sèche, par le moyen du feu, le chanvre destiné à être broyé ou tillé. |
(111)HEURTOIR. (H est aspirée.) n. m. Marteau attaché, attenant à une porte et dont on se sert pour y frapper. |
(112)HOIR. n. m. T. de Droit. Héritier, ordinairement en ligne directe. |
(113)HOUSSOIR. (H est aspirée.) n. m. Balai de houx ou d'autre branchage, et le plus souvent de plumes. Donnez un coup de houssoir à ce tapis. |
(114)ISOLOIR. n. m. T. de Physique. Synonyme d'Isolateur. ISOLOIR se dit spécialement d'une Cabine placée dans les salles de vote et où l'électeur s'enferme pour préparer son bulletin de vote. |
(115)JUCHOIR. n. m. Endroit où juchent les poules. |
(116)LAMINOIR. n. m. T. d'Arts. Machine composée de deux cylindres d'acier, entre lesquels on fait passer des lames de métal, pour en réduire plus ou moins l'épaisseur, suivant qu'on rapproche plus ou moins les cylindres. Métal passé au laminoir, par le laminoir. |
(117)LAVOIR. n. m. Endroit situé au bord de l'eau où l'on lave le linge.
Il se dit, par extension, d'un Emplacement dans une ville où l'on peut laver le linge moyennant une rétribution. Aller au lavoir. Lavoir public.
Il se dit, dans les Communautés et dans les Sacristies, du Lieu où on se lave les mains.
Il se dit, dans les Manufactures, de Certains appareils destinés à laver les substances qu'on y emploie; et, dans les Mines, de la Machine dont on se sert pour laver le minerai. |
(118)LINÇOIR. n. m. T. d'Architecture. Pièce de charpente qui reçoit les solives du plancher qui correspondent à des baies. |
(119)LISSOIR. n. m. T. didactique. Instrument de verre, de marbre, d'ivoire, ou d'autre matière dure, avec lequel on lisse le linge, le papier, etc. Passer le lissoir sur le linge. |
(120)LOIR. n. m. Petit mammifère rongeur semblable à un rat, à poil gris, à queue velue, qui vit dans le creux des arbres ou des murs et qui dort durant une partie de l'hiver. Il dort comme un loir. Paresseux comme un loir. |
(121)MANOIR. n. m. Petit château, petite maison ancienne, de style, surtout à la campagne. On est venu me visiter dans mon manoir. |
(122)MESSEOIR. v. intr. N'être pas convenable, n'être pas séant. Ce verbe n'est plus en usage à l'infinitif. Il s'emploie dans les mêmes temps que Seoir (voyez SEOIR, dans le sens d'Être convenable). Cette couleur messied à votre âge. Ce costume ne vous messiéra point. |
(123)MIROIR. n. m. Glace de verre ou de cristal étamée, ou métal poli, où l'on peut regarder son image réfléchie. Miroir de toilette, de poche. Miroir de Venise. Se regarder dans un miroir. Cette femme est sans cesse devant son miroir. Les anciens avaient des miroirs de métal.
Il se dit aussi de Tout corps uni ou poli qui, ne donnant point passage à la lumière, la réfléchit et renvoie l'image des objets. Ce ruisseau, cette rivière lui offrait le miroir de ses eaux. MIROIR se dit, figurément, de Ce qui représente une chose et la met en quelque sorte devant nos yeux. La littérature est le plus souvent le miroir des mœurs. Le théâtre, la comédie est un miroir où nous nous voyons sans nous reconnaître. Les yeux sont le miroir de l'âme. Miroir ardent, Sorte de miroir qui, étant exposé au soleil, en rassemble les rayons dans un point appelé foyer, en sorte qu'il brûle ce qui lui est présenté. Miroir convexe, concave, prismatique, pyramidal, parabolique, cylindrique, conique, miroir à facettes, etc., Miroirs dont les formes diverses sont indiquées par leurs noms mêmes. Miroir déformant, miroir grossissant, Miroirs qui altèrent différemment l'image des objets. MIROIR désigne, en termes de Chasse, un Instrument monté sur
un pivot et garni de petites plaques brillantes qu'on fait tourner et qu'on expose au soleil pour attirer des alouettes et d'autres petits oiseaux. Chasser au miroir. Prendre des alouettes au miroir.
En termes d'Eaux et Forêts, il se dit des Places entaillées sur le tronc d'un arbre et marquées avec le marteau. Miroir d'eau, Pièce d'eau de forme géométrique destinée à compléter un ensemble architectural sur le parterre précédant la façade d'un édifice. |
(124)MONTOIR. n. m. Grosse pierre, borne, billot de bois dont on se sert pour monter plus aisément à cheval. On voit encore des montoirs aux portes des auberges de campagne. Il n'est pas assez grand pour monter à cheval sans montoir. Le côté du montoir, Le côté gauche du cheval, ainsi appelé parce que c'est de ce côté-là qu'on monte d'ordinaire à cheval. On nomme L'autre côté Le côté hors du montoir, hors le montoir, hors montoir. Ce cheval est difficile au montoir, Il manifeste de l'impatience quand on veut se mettre en selle. Dans un sens opposé, Ce cheval est aisé, doux au montoir. |
(125)MOUCHOIR. n. m. Carré de toile de fil ou de coton, et quelquefois de tissu de soie, dont on se sert pour se moucher. Mouchoir de toile, de batiste. Mouchoir de soie. Mouchoir blanc. Mouchoir de couleur. Mouchoir de poche.
Par extension, Mouchoir de cou, Carré ou triangle d'étoffe de la forme d'un mouchoir, dont les femmes se couvrent le cou et la gorge.
Fig. et fam., Jeter le mouchoir, Choisir à son gré, entre plusieurs femmes, celle qu'on préfère; par allusion à la manière dont on prétend qu'en usait le sultan pour choisir parmi ses femmes la favorite d'un soir. |
(126)MOUILLOIR. n. m. Petit récipient, muni généralement d'une éponge imbibée d'eau, dont on se sert pour humecter la colle d'une enveloppe, le dessous d'une étiquette gommée, d'un timbre-poste, etc. |
(127)MOUSSOIR. n. m. Ustensile pour faire mousser le chocolat. |
(128)MOUVOIR. (Je meus, tu meus, il meut; nous mouvons, vous mouvez, ils meuvent. Je mouvais. Je mus. Je mouvrai. Je mouvrais. Meus. Que je meuve. Que nous mouvions. Mouvant. Mû. Plusieurs de ces temps sont peu usités.) v. tr. Déplacer, faire aller d'un lieu à un autre, mettre en mouvement. Mouvoir un meuble. Le ressort qui meut toute la machine. SE MOUVOIR signifie spécialement Marcher, se déplacer. Il se meut très difficilement. Un corps qui se meut en ligne droite.
Mouvoir se dit aussi des Idées, des sentiments et signifie Exciter, donner quelque impulsion, faire agir. J'ignore l'idée qui le meut. Mû par la passion. C'est la passion qui le meut. Faire mouvoir, Mettre une chose en mouvement, faire qu'elle se meuve. Un simple ressort fait mouvoir tout le mécanisme. Fig., La volonté fait mouvoir les autres facultés.
En termes de Procédure, Tous procès mus et à mouvoir, Tous procès présents et futurs. Pour terminer tous procès mus et à mouvoir.
En termes de Féodalité, il se dit d'un Fief qui relève d'un autre. |
(129)MUSOIR. n. m. Extrémité d'une jetée, d'une digue, etc. |
(130)NICHOIR. n. m. Cage propre à mettre couver des serins.
Il désigne aussi un Panier à claire-voie pour faire couver des poules. |
(131)NOIR, OIRE. adj. Il se dit de l'Aspect d'un corps dont la surface, absorbant intégralement toutes les radiations qu'il reçoit, donne l'impression d'obscurité. L'entrée d'une cave vue à quelque distance semble parfaitement noire. Noir comme jais. Noir comme de l'encre. Noir comme du charbon. Noir comme l'aile du corbeau. Une barbe noire. Des cheveux noirs. Un cheval noir. Du drap noir. Habit noir. Robe noire. Cette encre n'est pas assez noire. Substantivement, Le noir de fumée est un corps approximativement noir. Noir animal. Noir d'ivoire. Il porte du noir. Il est en noir. Tout de noir vêtu. Fig. et fam., Mettre du noir sur du blanc. Passer du blanc au noir. Si vous lui dites blanc, il répondra noir. NOIR se dit aussi de Certaines choses qui approchent de la couleur noire. Du pain noir Des yeux noirs. Du raisin noir. Cette femme a la peau noire. Substantivement, Un noir, Un nègre. Les noirs, Les nègres. La
traite des noirs ne se pratique plus. Bêtes noires. Voyez BÊTE. Viandes noires. Voyez VIANDE. Blé noir. Voyez BLÉ. Beurre noir, Beurre fondu qu'on a laissé noircir dans la poêle.
En termes de Poésie, L'onde noire, Le Styx. Il a passé l'onde noire, Il est mort. NOIR signifie en outre Qui est obscur. Des cachots noirs. Cabinet noir. Il y fait noir comme dans un four. Le temps est noir. Une nuée noire. Nuit noire, Nuit complète. Un point noir, Nuage noir qui paraît dans un ciel clair et qui annonce l'orage. Il se dit au figuré de Toute circonstance qui, dans une situation d'ailleurs prospère, fait prévoir des troubles, des malheurs. Il y a plus d'un point noir à l'horizon. Froid noir, Un froid qui s'accompagne d'un état de ciel couvert.
En termes de Physique, Chambre noire, Chambre ou boîte close où on ne laisse entrer que par une étroite ouverture les rayons lumineux, en vue de certaines démonstrations d'optique. On donne plus particulièrement ce nom à des Instruments d'optique de formes très variées, à l'aide desquels on voit, sur un papier blanc ou sur un verre dépoli, une peinture exacte, mobile, et pour ainsi dire animée de tous les objets extérieurs. On fait usage de la chambre noire dans la photographie. Cabinet noir. Voyez CABINET.
En termes de Beaux-Arts, Les noirs, Les ombres d'un tableau ou d'une estampe. Pousser, tirer au noir, se dit d'un Tableau dans lequel les ombres et les demi-teintes noircissent par l'effet du temps.
En termes de Gravure, Manière noire, Manière de graver en taille-douce, qui consiste à couvrir d'abord entièrement le cuivre de points uniformes et à rétablir ensuite plus ou moins le poli de la planche selon qu'on veut avoir des tons plus ou moins clairs. Gravure à la manière noire. Vierges noires se dit de Certaines statues anciennes de la Vierge, généralement sculptées dans le bois et qui sont de couleur très sombre. La Vierge noire du Puy. Perle noire. Voyez PERLE. NOIR signifie aussi Qui est livide, meurtri. Être noir de coups. Elle a la peau toute noire des coups qu'elle a reçus. Substantivement, Il avait des noirs aux bras.
Il signifie encore Qui est sale, crasseux. Lavez vos mains, elles sont toutes noires.
Il signifie, au figuré, Qui est triste, morne, mélancolique, irrité, hostile. Il a une humeur noire. Un noir chagrin. De noirs soucis. Un noir pressentiment. Des idées noires. Un regard noir. Quels noirs soupçons vous obsèdent?
Fig., Voir tout en noir, Être sujet à prendre les choses du côté fâcheux, à prévoir des événements tristes et funestes.
Fig. et fam., Broyer du noir. Voyez BROYER. NOIR se dit aussi, figurément, des Crimes, des mauvaises actions et des personnes qui les commettent. Une noire trahison. Une malice noire. Une noire ingratitude. Une noire calomnie. Fut-il jamais d'action plus noire? Avoir l'âme noire. On m'a fait cet homme bien noir, on me l'a dépeint bien noir. Rendre noir, Diffamer, faire passer quelqu'un pour méchant, pour criminel. On l'a rendu bien noir dans cette affaire. Messe noire. Voyez MESSE. Bande noire, Association de spéculateurs, d'hommes d'affaires qui s'entendent pour acheter à bas prix des propriétés, des objets mis en vente, qu'ils revendent ensuite à profits communs très élevés.
Prov., Il n'est pas si diable qu'il est noir, Il n'est pas si méchant qu'il le paraît.
Prov., Cet homme est ma bête noire, Il est pour moi l'objet d'une aversion particulière. NOIRE s'emploie substantivement en termes de Jeu. La rouge et la noire.
En termes de Musique, il désigne une Note qui vaut le double de la croche, la moitié de la blanche, le quart de la ronde. |
(132)NONCHALOIR. n. m. Nonchalance, abandon. |
(133)NON-RECEVOIR. n. m. Voyez FIN. |
(134)OSTENSOIR. n. m. Pièce d'orfèvrerie dans laquelle les catholiques romains exposent à l'adoration des fidèles la sainte hostie qu'on y voit à travers une glace. L'ostensoir sert à exposer solennellement le Saint Sacrement, à donner la bénédiction à la fin des saluts et à porter le Saint Sacrement pendant les processions. |
(135)OURDISSOIR. n. m. T. d'Arts. Appareil sur lequel les tisserands, les rubaniers, les fabricants de draps mettent le fil, la soie, la laine quand ils ourdissent. |
(136)OUVROIR. n. m. Lieu de travail.
Il se dit spécialement de la Salle où les religieuses se réunissent pour travailler à différents ouvrages.
Il se dit aussi d'une Sorte d'asile ou d'atelier de charité où des jeunes filles se réunissent pour travailler sous la direction de religieuses.
Il se dit encore d'un Endroit où des dames viennent travailler pour les pauvres ou exécuter des ornements d'église. |
(137)PARLOIR. n. m. Il se dit, dans les Communautés religieuses, dans les Collèges, dans les Hôpitaux, dans les Prisons, etc., du Lieu où les religieux ou religieuses, les élèves internes, les malades, les détenus, etc., viennent parler aux personnes du dehors. On la fit venir au parloir. La grille d'un parloir. |
(138)PEIGNOIR. n. m. Sorte de vêtement de dessus que l'on jette sur ses épaules, quand on fait sa toilette, quand on se peigne. Mettre un peignoir. Un peignoir de dentelle. Un peignoir de mousseline.
Il se dit aussi d'un Vêtement à peu près semblable qu'on met en sortant du bain.
Il se dit également d'un Vêtement d'intérieur, d'une seule pièce, que les femmes portent en déshabillé. Un peignoir de flanelle. |
(139)PERCEVOIR. (Il se conjugue comme RECEVOIR.) v. tr. Recevoir, recueillir. Il ne se dit qu'en parlant de Certaines choses, comme les revenus d'une propriété, des droits, des impôts, etc. C'est lui qui perçoit les revenus de cette propriété. Il fut obligé de rendre cet héritage avec tous les fruits qu'il en avait perçus. Percevoir les contributions. Percevoir l'impôt des patentes. Droits perçus.
En termes de Philosophie, il signifie Prendre connaissance des objets qui ont fait impression sur les sens et en concevoir l'idée. Percevoir une sensation. Percevoir les sons. |
(140)PERCHOIR. n. m. Le bâton ou l'ensemble des bâtons où l'on fait percher les oiseaux. Un perroquet sur son perchoir. |
(141)PERÇOIR. n. m. Outil servant à percer. |
(142)PLANTOIR. n. m. Outil de bois, pointu et quelquefois ferré à l'extrémité, dont les jardiniers se servent pour faire dans la terre les trous où ils veulent mettre des plantes ou des graines. |
(143)PLEUVOIR. (Il pleut. Il pleuvait. Il plut. Il a plu. Il pleuvra. Il pleuvrait. Qu'il pleuve. Qu'il plût.) v. intr. Il se dit de l'Eau qui tombe du ciel, et dans ce sens il est toujours impersonnel. Il pleut très fort. Il ne pleut guère. Il commençait à pleuvoir. Il ne fait que pleuvoir depuis quelque temps. Il pleut à verse, à seaux, à torrents, Il pleut très fort. On dit figurément et familièrement dans le même sens Il pleut des hallebardes.
Pop., Comme s'il en pleuvait, Beaucoup, en grande quantité. Il dépense de l'argent comme s'il en pleuvait.
Fig. et fam., C'est un écoute s'il pleut se dit d'un Homme faible, qui se laisse arrêter par les moindres obstacles. Il se dit aussi d'une Promesse illusoire, d'une mauvaise défaite, d'une espérance très incertaine. PLEUVOIR se dit aussi de Diverses choses qui tombent ou semblent tomber du ciel comme la pluie. Le bruit courait qu'il avait plu du sang en tel endroit, qu'il y avait plu des pierres. Dieu fit pleuvoir le feu et le soufre sur Sodome et sur Gomorrhe. PLEUVOIR se dit, figurément, de Choses qui tombent en grande quantité. Il pleut des obus en cet endroit. Les coups de fusil y pleuvent. On fit pleuvoir sur eux une grêle de coups, une grêle de pierres, une grêle de flèches, de traits. Les balles pleuvaient autour d'eux. Les coups pleuvaient sur ses épaules.
Fig., Il pleut des libelles, de mauvais vers, etc., Il s'en publie chaque jour une grande quantité. Il pleut des chansons, des épigrammes, etc., contre un tel, Il court beaucoup de chansons, d'épigrammes, etc., contre lui. Les sarcasmes pleuvent sur lui de tous côtés, Il est l'objet de mille sarcasmes.
Fig. et fam., Il pleut des mauvais plaisants, des ennuyeux, des importuns, etc., Quelque part qu'on aille, on rencontre beaucoup de mauvais plaisants, d'ennuyeux, d'importuns, etc.
Fig., Les biens, les dignités, les honneurs pleuvent chez lui, pleuvent sur lui, Il lui arrive de grands avantages coup sur coup; on lui prodigue les dignités, les honneurs. |
(144)PLIOIR. n. m. Petit instrument de bois, d'ivoire ou d'autre matière, plat, tranchant des deux côtés, arrondi par les deux bouts, et dont on se sert pour plier et pour couper du papier. Servez-vous de votre plioir.
Il désigne aussi, en termes d'Arts, une Lame de bois mince qui sert à plier les étoffes. |
(145)POCHOIR. n. m. T. de Peinture. Feuille découpée de façon que la découpure forme un dessin que l'on reproduit sur la surface d'un objet, en passant sur cette feuille une brosse chargée de couleur. |
(146)POLISSOIR. n. m. Instrument dont on se sert pour polir certaines choses. Il faut encore passer là-dessus le polissoir.
Il se dit spécialement, en termes d'Archéologie, des Blocs de grès ayant servi, à l'âge de pierre, à polir les haches de silex. |
(147)POURRISSOIR. n. m. T. de Papeterie. Lieu où l'on faisait pourrir et fermenter les chiffons. |
(148)POURVOIR. (Je pourvois; nous pourvoyons. Je pourvoyais. Je pourvus. Je pourvoirai. Que je pourvoie. Que je pourvusse. Pourvoyant. Pourvu.) v. intr. Aviser à quelque chose, y donner ordre, suppléer à ce qui manque. Voilà bien du désordre, il faut y pourvoir. On a pourvu à tout. Pourvoyez à cette affaire. Dieu y pourvoira. Il a pourvu à tous nos besoins. Pourvoir à sa subsistance et à cette de sa famille. On a pourvu par ce moyen à l'insuffisance de la loi. Pourvoir à la sûreté publique. Pourvoir à un bénéfice, à un office, à un emploi, Le conférer, y nommer. Le pape, l'évêque pourvoyait à cette sorte de bénéfices. On n'a pas encore pourvu à cet emploi. On a dû pourvoir au remplacement de ce fonctionnaire. POURVOIR est aussi transitif et signifie Munir, garnir, fournir. Pourvoir une place de vivres, de munitions. Pourvoir une maison des choses nécessaires. Il est pourvu de tout ce qu'il lui faut. Se pourvoir l'été
pour l'hiver. Il s'est pourvu de livres pour sa traversée.
Il s'emploie aussi en parlant de Bénéfices, d'offices, d'emplois et signifie Investir; il a alors pour complément la personne à qui le bénéfice, l'office, l'emploi est conféré. Le chef de l'État, le ministre l'a pourvu de cette charge, de cet emploi. Il possède tel bénéfice, il s'en est fait pourvoir en cour de Rome.
Il signifie, figurément, Orner, douer. Le ciel, la nature l'a pourvu de bonnes qualités. Les grâces, les attraits dont elle est pourvue.
Il signifie encore Établir par un mariage, par quelque emploi, par quelque charge. Ce père a bien pourvu tous ses enfants. SE POURVOIR signifie, en termes de Procédure, Intenter une action devant un juge, recourir à un tribunal, à une autorité. Si vous ne tenez pas vos engagements, je me pourvoirai en justice. Il s'est pourvu par-devant tel juge. Se pourvoir par appel, par requête civile. Se pourvoir au Conseil d'État. Se pourvoir en cassation. Se pourvoir en cour de Rome. Il s'est pourvu contre la sentence. Il a été ordonné que les parties se pourvoiraient. |
(149)POUSSOIR. n. m. T. de Mécanique. Il se dit généralement d'une Pièce destinée à transmettre une poussée.
Il se dit spécialement, en termes d'Horlogerie, d'un Cylindre terminé par un bouton qu'on pousse pour faire sonner une montre à répétition.
Il se dit, en termes de Chirurgie, de Tout instrument servant à pousser hors de l'œsophage ou d'ailleurs les corps étrangers. |
(150)POUVOIR. (Je puis ou je peux, tu peux, il peut; nous pouvons, vous pouvez, ils peuvent. Je pouvais. Je pus, tu pus, il put; nous pûmes, vous pûtes, ils purent. J'ai pu. Je pourrai. Je pourrais. Que je puisse. Que je pusse. Que j'eusse pu. Pouvant.) v. intr. Avoir la faculté, être en état de. Pouvoir marcher. Je pourrais sortir. Je ne puis vous répondre. Je ne peux pas dormir. Il n'a pu réussir dans cette affaire. Quand le pronom je doit suivre le verbe, on préfère puis à peux. Puis-je vous être utile? Sauve qui peut, Se sauve qui pourra, se tire du péril qui pourra. Le cri de sauve qui peut se fit entendre.
Prov., Si jeunesse savait, si vieillesse pouvait! Si la jeunesse avait de l'expérience et que la vieillesse eût de la force! POUVOIR s'emploie au subjonctif présent par une manière de vœu, de souhait. Puisse le ciel vous donner de longs jours! Puissiez-vous réussir dans vos projets! Puissent vos projets réussir! Puisse-t-il arriver bientôt! POUVOIR se dit encore pour marquer la possibilité de quelque événement, de quelque dessein. Un accident pourrait arriver. Cela se peut faire. Cela pourrait bien être. Cela se peut. Cela ne se peut pas. Il pourrait bien en mourir.
Il s'emploie impersonnellement soit seul, soit avec le pronom Se, dans cette acception. Il se peut que votre projet réussisse. Il pourra venir un temps meilleur. Il pourra, il pourrait arriver que... Il se pourrait que... Peut-être. Voyez cette expression à son rang alphabétique. POUVOIR s'emploie aussi transitivement et signifie Avoir l'autorité, le crédit, le moyen, la faculté, etc., de faire. Vous pouvez tout sur lui, sur son esprit. Si je puis quelque chose pour votre service, je m'y emploierai avec joie. C'est un homme qui peut beaucoup dans l'affaire dont il s'agit. Je ne puis rien en cela. Il peut tout ce qu'il veut. Je ne puis pas y aller.
On ne peut plus, on ne peut mieux, Il n'est pas possible de faire ou d'être plus, de faire ou d'être mieux. Il est on ne peut plus aimable. Il s'y conduisit on ne peut mieux. N'en pouvoir plus, N'en plus pouvoir, Être dans un accablement causé soit par la vieillesse, soit par la maladie, soit par la fatigue, le travail, la faim, la soif, ou encore par la souffrance morale, l'inquiétude, le chagrin. Je n'en puis plus. Il est fatigué à n'en pouvoir plus. Il est accablé de travail, il n'en peut plus. Je n'en puis plus de soif, de lassitude. Quand il est arrivé chez lui, il n'en pouvait plus. J'ai trop souffert, je n'en puis plus. Après tout ce qu'il a enduré, il n'en peut plus. Ce cheval n'en peut plus. N'en pouvoir mais, Ne pouvoir plus ou N'y rien pouvoir. Je suis désolé de ce qui arrive : je n'en peux mais, je n'en puis mais. |
(151)POUVOIR. n. m. Faculté de faire. En ce sens il ne se dit qu'au singulier. Je n'ai ni le pouvoir ni la volonté de vous nuire. Je n'en ai pas le pouvoir. Il est en pouvoir d'obliger. Il n'est pas au pouvoir de l'esprit humain de concevoir de telles choses. Je m'emploierai pour vous de tout mon pouvoir. Ce que vous souhaitez de moi n'est pas en mon pouvoir. Cela passe mon pouvoir. Avoir une personne ou une chose en son pouvoir, L'avoir à sa disposition, pouvoir en disposer à son gré. Rome avait en son pouvoir tous les peuples de l'univers connu. On dit de même : Être, tomber au pouvoir de quelqu'un, en son pouvoir. Cinq mille prisonniers tombèrent au pouvoir du vainqueur. Avoir une chose en son pouvoir signifie aussi La posséder, en avoir la possession. La plupart des choses que nous avons en notre pouvoir cessent de nous plaire. POUVOIR signifie spécialement, en termes de Physique, Propriété. Pouvoir
absorbant. Pouvoir émissif.
Il se dit encore spécialement, en termes de Jurisprudence, de la Capacité de faire une chose. Un fou, un mineur n'ont pas pouvoir de faire un testament. POUVOIR signifie encore Droit, faculté d'agir pour un autre, en vertu de l'ordre, du mandat qu'on en a reçu, soit verbalement, soit par écrit. J'ai pouvoir de lui. Agir en vertu de pouvoir. Donner un pouvoir limité. Il lui a donné pouvoir d'acheter une maison, un domaine. Il fit cet achat de tableaux pour un tel, suivant le pouvoir qu'il en avait. Être fondé de pouvoir, de pouvoirs, Avoir reçu d'une personne l'autorisation de suivre une affaire à sa place. Substantivement, Un fondé de pouvoir, de pouvoirs. POUVOIR désigne spécialement, en termes de Jurisprudence, l'Acte par lequel on donne pouvoir d'agir, de faire, etc.; et, en ce sens, il se met souvent au pluriel. Il a donné un pouvoir à son homme d'affaires; il lui a donné un pouvoir fort étendu. J'ai un pouvoir, un bon pouvoir par-devant notaire.
J'ai montré, j'ai communiqué mon pouvoir. Le notaire étant chargé des pouvoirs de toutes les parties. Les ambassadeurs se sont communiqué leurs pouvoirs. Il a reçu pleins pouvoirs. Ce ministre a plein pouvoir pour traiter de la paix. Votre pouvoir n'est pas en bonne forme. Cela excède vos pouvoirs. Il a outrepassé ses pouvoirs. Procéder à la vérification des pouvoirs. Ses pouvoirs ont été vérifiés et ont été trouvés en règle. Bon pour pouvoir, Formule qui s'emploie dans certains actes donnant pouvoir à quelqu'un et qui se met avant la signature. POUVOIR signifie encore Puissance, autorité, droit de commander. Pouvoir absolu, arbitraire, tyrannique, illimité. Pouvoir sans bornes. Abuser de son pouvoir. Commettre un abus de pouvoir. Parvenir au pouvoir. Aimer le pouvoir. Affermir son pouvoir. Limiter son pouvoir. Ambitionner le pouvoir. Les dépositaires du pouvoir. Usurper le pouvoir suprême. Faire sentir son pouvoir. Exercer le pouvoir. Pouvoir royal. Pouvoir législatif, exécutif,
judiciaire. La division des pouvoirs. La lutte des pouvoirs. Le pouvoir paternel. Le pouvoir temporel, le pouvoir spirituel du pape. Être en pouvoir de mari se dit d'une Femme qui ne peut faire aucun acte sans autorisation de son mari. POUVOIR se dit quelquefois des Personnes mêmes qui sont investies du pouvoir, de l'autorité politique. Flatter, encenser le pouvoir. Il se dit aussi au pluriel. Les pouvoirs publics.
Il signifie aussi Crédit, empire, ascendant. En ce sens il ne se dit qu'au singulier. Il a beaucoup de pouvoir dans cette maison. Il a beaucoup de pouvoir auprès du ministre, sur l'esprit du ministre. Il n'a pas de pouvoir sur lui-même, sur ses passions. Il exerce un grand pouvoir sur les esprits. POUVOIRS, au pluriel, et en termes de Discipline ecclésiastique, désigne le Pouvoir de confesser donné à un prêtre par son évêque. Ce prêtre a des pouvoirs. Il n'a pas pris de pouvoirs. On lui a refusé les pouvoirs. On lui a retiré ses pouvoirs. |
(152)PRESSOIR. n. m. Machine servant à presser du raisin, des pommes, etc., pour faire du vin, du cidre, etc. L'arbre d'un pressoir La vis d'un pressoir. Fouler le raisin, la vendange dans un pressoir. Pressoir banal.
Il se dit aussi du Lieu où le pressoir est établi. Aller dans le pressoir, au pressoir. |
(153)PRÉVALOIR. (Il se conjugue comme VALOIR, excepté au subjonctif où il fait Que je prévale, qu'il prévale, etc.) v. intr. Avoir l'avantage, remporter l'avantage. Son adversaire a prévalu.
Il se dit surtout des Choses. Il ne faut pas que la coutume prévale sur la raison, contre la raison. La faveur prévaut souvent sur le mérite. Cette considération a prévalu sur toutes les autres. SE PRÉVALOIR DE signifie Tirer avantage. Se prévaloir de sa naissance, de son autorité de son crédit. Il s'est prévalu de la faiblesse, de la simplicité de son adversaire. |
(154)PRÉVOIR. (Il se conjugue comme VOIR, excepté au futur de l'indicatif et au conditionnel, où il fait Je prévoirai, je prévoirais.) v. tr. Juger par avance qu'une chose doit arriver. Qui eût jamais pu prévoir cet accident? Je prévis bien dès lors ce qui en arriverait. Je ne prévoyais pas que cela dût arriver ainsi. Absolument, Gouverner, c'est prévoir.
Il signifie, par extension, Prendre des précautions, des mesures d'avance, faire les préparatifs nécessaires. Tout a été prévu. Il faut tout prévoir. On ne peut tout prévoir. |
(155)PROMENOIR. n. m. Lieu destiné à la promenade dans un édifice clos, tel qu'un hôpital, une prison. Cette galerie sert de promenoir en temps de pluie.
Il se dit spécialement de la Partie de certains théâtres où l'on se tient debout et où l'on peut changer de place. Un billet de promenoir. |
(156)PROMOUVOIR. v. tr. (On ne l'emploie guère qu'à l'infinitif et aux temps composés.) Élever à quelque grade, à quelque dignité d'un rang supérieur. Il a été promu au grade supérieur. Ce prince fut promu à l'empire. On l'a promu à l'épiscopat. |
(157)RACLOIR. n. m. T. d'Arts. Il se dit de Divers instruments avec lesquels on racle. Racloir dont on racle un tonneau. Racloir pour racler du parchemin. Le racloir dont un jardinier se sert pour racler des allées. |
(158)RAMENTEVOIR. v. tr. Remettre en mémoire, rappeler au souvenir. Se ramentevoir. Il est vieux et presque hors d'usage. |
(159)RASOIR. n. m. Instrument d'acier qui a le tranchant très fin et dont on se sert pour raser la barbe. Le manche, la lame d'un rasoir. Affiler un rasoir. Repasser un rasoir. Un rasoir mécanique.
Fam., Couper comme un rasoir se dit de Tout ce qui coupe très bien. Pierre à rasoir, Sorte de pierre sur laquelle on passe les rasoirs pour les rendre plus coupants. Cuir à rasoir, Cuir préparé pour le même usage. RASOIR se dit très familièrement d'une Personne ou d'une chose ennuyeuse. Quel rasoir! |
(160)RASSEOIR. (Il se conjugue comme ASSEOIR.) v. tr. Asseoir de nouveau. Il faut rasseoir ce malade, cet enfant. Rasseyez-vous. Je m'étais levé, mais il me fit rasseoir.
Il signifie aussi Replacer solidement. Ras seoir une statue sur sa base. Rasseoir un fer à cheval, Le rattacher solidement. RASSEOIR s'emploie figurément et signifie Reposer, calmer, remettre dans une situation tranquille. Donnez-lui le temps de rasseoir ses esprits, de rasseoir son esprit. Voilà de quoi rasseoir les esprits.
Il se dit également en parlant des Liquides qui s'épurent en se reposant, en reposant. Ce vin a besoin de se rasseoir. Il faut laisser rasseoir ce vin. Il faut faire rasseoir ce liquide.
Le participe passé RASSIS s'emploie adjectivement. Pain rassis, Pain qui n'est plus tendre. De sens rassis, Sans être ému, sans être troublé. Il a fait cela de sens rassis. Parlez-vous de sens rassis? Cet homme est toujours en colère, il n'est jamais de sens rassis. Esprit rassis, Esprit calme, mûri par la réflexion. Ce jeune homme n'a pas encore l'esprit rassis. On dit dans le même sens : Un homme rassis. RASSIS est encore nom masculin et désigne un Fer de cheval qu'on remet, qu'on rattache, qu'on rassied avec des clous neufs lorsqu'il est encore bon. |
(161)RAVOIR. (Il n'est usité qu'à l'infinitif.) v. tr. Avoir de nouveau. J'avais un logement commode, je veux essayer de le ravoir.
Il signifie aussi Recouvrer. Il plaide pour ravoir son bien. Je lui ai prêté un livre, je veux le ravoir. |
(162)RECEVOIR. (Je reçois, tu reçois, il reçoit; nous recevons, vous recevez, ils reçoivent. Je recevais. Je reçus. J'ai reçu. Je recevrai. Je recevrais. Reçois, recevez. Que je reçoive. Que je reçusse. Recevant. Reçu.) v. tr. Accepter, prendre ce qui est donné, ce qui est présenté, ce qui est offert sans qu'il soit dû. Recevoir un don, un présent. Recevoir quelque chose en don. Recevoir par testament. Recevoir un legs, une donation. Recevoir une aumône. Recevoir des étrennes. En ce sens il s'emploie aussi absolument. Prov., Il vaut mieux donner que recevoir.
Il signifie encore Toucher ce qui est dû, en être payé. Recevoir un paiement, un remboursement. Recevoir le revenu d'une terre, le prix d'un loger, le salaire d'une peine, le prix d'un travail. Recevoir des appointements, des gages. Recevoir des arrérages. Recevoir une indemnité, un dédommagement. Recevoir une gratification.
Il se dit également en parlant de Tout ce qui est délivré, fourni, procuré à quelqu'un. Recevoir sa ration. Les soldats ont reçu des vivres pour trois jours. Ce régiment a reçu des recrues. L'armée va recevoir des renforts. Les assiégés reçurent des secours.
Il se dit, particulièrement, en parlant des Choses qui sont envoyées ou adressées à quelqu'un, lorsqu'elles sont remises entre ses mains, lorsqu'elles parviennent jusqu'à lui. Recevoir des lettres. Recevoir un paquet, un colis. Recevoir une requête, une pétition, un mémoire. Recevoir une dépêche. Recevoir une nouvelle, des nouvelles, des renseignements. Recevoir un ordre. Cette dernière locution se dit aussi bien en parlant d'ordres qui sont donnés de vive voix.
Il se dit, dans un sens analogue, en parlant des Personnes qui sont adressées à quelqu'un. Recevoir un messager, un courrier, un parlementaire, des députés.
Il se dit encore en parlant des Biens qui arrivent, des choses qui sont données, accordées, comme grâce, faveur, récompense, etc., soit par Dieu, soit par les hommes. Recevoir des grâces de Dieu, des grâces d'en haut. Recevoir des inspirations du ciel. Les dons, les avantages, les agréments qu'il a reçus de la nature. Recevoir un service de quelqu'un. Recevoir des politesses, des civilités. Recevoir des marques, des témoignages, des preuves d'estime, d'amitié, d'attachement, etc. Recevoir un bon accueil. Recevoir le prix de ses services, la récompense de son dévouement. Recevoir de bons traitements. Recevoir des consolations. Recevoir des respects, des hommages, de grands honneurs. Recevoir des compliments, des louanges, des éloges. Recevoir sa grâce, son pardon. Recevoir de son ennemi la vie et la liberté.
Fig., Recevoir le bâton de maréchal de France, le chapeau de cardinal, la croix de la Légion d'honneur, etc., Être nommé maréchal de France, cardinal, chevalier de la Légion d'honneur, etc. RECEVOIR se dit de même en parlant des Maux qui arrivent, de ce qu'on subit, de ce qu'on éprouve de fâcheux, soit par hasard, soit par la volonté d'autrui. Recevoir un coup, des coups, un soufflet, un choc, une blessure. Recevoir une balle dans la cuisse. Recevoir la mort. Recevoir un dommage. Recevoir un outrage, une offense, un affront, une injure. Recevoir des reproches, des remontrances. Recevoir un châtiment, une punition. Recevoir le prix de ses forfaits. Recevoir des marques, des témoignages, des preuves de haine, d'aversion, de mépris, de mécontentement, etc. Recevoir un mauvais accueil.
Il se dit encore, tant au sens physique qu'au sens moral, en parlant des Impressions, des modifications, etc., qu'une chose subit, éprouve. Le miroir reçoit les images des objets. La cire reçoit toutes les formes qu'on veut lui donner. La matière reçoit toutes sortes de formes. Recevoir l'impulsion, le mouvement. Ce passage peut recevoir divers sens, diverses significations, diverses interprétations. L'armée reçut une nouvelle organisation. On dit dans une acception analogue : Recevoir un nom, une dénomination, etc.
Il se dit aussi en parlant de Ce qui est transmis, communiqué. Recevoir la vie, l'existence. Les parents de qui elle a reçu le jour. Recevoir une bonne, une mauvaise éducation. Recevoir de l'instruction. Recevoir des leçons. Recevoir de bons, de mauvais exemples. Ces peuples ne reçurent la foi qu'au troisième siècle. Les apôtres reçurent le Saint-Esprit le jour de la Pentecôte.
Il se dit, dans ce sens, en parlant des Sacrements. Recevoir le baptême. Recevoir la confirmation. Recevoir les ordres. Recevoir l'absolution. Recevoir la bénédiction nuptiale. Ce malade a reçu les sacrements, Les sacrements de la Pénitence, de l'Eucharistie et de l'Extrême-Onction lui ont été administrés. RECEVOIR signifie aussi Tirer, emprunter, faire venir. Cet escalier reçoit son jour du haut du bâtiment. La lune reçoit sa lumière du soleil. Les usages qu'un peuple a reçus d'un autre peuple. Il reçoit cette marchandise de tel pays.
Il se dit en outre des Choses qui recueillent, qui contiennent celles qui viennent y aboutir, qui viennent s'y rendre. La mer reçoit tous les fleuves. Une gouttière qui reçoit toutes les eaux d'un toit. Une citerne qui reçoit les eaux pluviales. Un égout qui reçoit toutes les immondices de la ville. Ce port reçoit plus de bâtiments que tel autre. Cette ville pourrait facilement recevoir de nouveaux habitants.
Il se dit également des Personnes et signifie Recueillir, retenir. Recevoir dans une cuvette le sang qui coule d'une saignée. Je lui ai jeté un paquet, il l'a reçu adroitement. Il tombait et se serait tué si je ne l'eusse reçu entre mes bras.
Il se dit encore en parlant de Certaines paroles ou de certains écrits qui sont donnés pour servir d'assurance, de gage, etc. J'en ai reçu sa parole. J'ai reçu sa parole qu'il n'en ferait rien. Il a reçu parole de lui pour telle chose. J'en ai reçu la promesse, l'assurance. Il a reçu ma foi. Elle a reçu mes serments.
Il se dit aussi en parlant de Ce qui est confié. Recevoir de l'argent en dépôt. Recevoir une confidence. J'ai reçu sa déclaration sous le sceau du secret. Recevoir les dernières volontés de quelqu'un.
Fig., Recevoir les derniers soupirs de quelqu'un, L'assister à sa mort.
En termes de Guerre, Recevoir le mot d'ordre, Prendre le mot d'ordre; ou, dans une autre acception, Se faire dire le mot d'ordre par ceux de qui on a droit de l'exiger. RECEVOIR, en parlant de Certaines choses, signifie Accueillir, agréer, accepter. Je reçois vos offres. Il en a reçu la proposition avec joie. La proposition qu'il a faite a été bien reçue, mal reçue. Son compliment n'a pas été bien reçu. Je ne reçois pas votre excuse. Sa pièce a été reçue à corrections. Bien recevoir, mal recevoir signifie aussi Approuver, désapprouver. Cette nouvelle fut bien reçue dans le publie. Cela sera mal reçu. Ce livre a été bien reçu. RECEVOIR se dit également en parlant des Personnes et signifie Accueillir. Recevoir un ambassadeur, le recevoir avec magnificence. Il m'a reçu à bras ouverts, cordialement, avec de grandes démonstrations de joie. Il l'a reçu froidement. On alla le recevoir au bas de l'escalier. Il a été fort bien reçu, fort mal reçu. Il est bien
reçu partout. Je me suis présenté chez lui, mais il n'a pas voulu me recevoir. C'est un homme qui reçoit fort bien son monde, qui sait recevoir son monde. Absolument, Il sait recevoir. Il l'a reçu en brave, en homme de cœur se dit d'un Homme qui s'est présenté courageusement à un ennemi qui venait l'attaquer. Les ennemis ont été reçus à coups de canon, On a fait sur eux, un violent tir d'artillerie lorsqu'ils se sont approchés.
Fig. et fam., Recevoir quelqu'un comme un chien, le recevoir comme un chien dans un jeu de quilles, Lui faire un très mauvais accueil. Être reçu chez quelqu'un, Être admis dans sa société. Il est reçu chez le ministre. Il est reçu dans la meilleure société. Son éducation le met en état d'être reçu partout. Recevoir la visite de quelqu'un, Être visité par quelqu'un. Recevoir des visites, Être visité par diverses personnes. Il signifie aussi Admettre chez soi les personnes par qui l'on est visité. Pendant le premier mois de son deuil, elle ne recevra pas de visites. On dit absolument dans la même acception : Madame une telle ne reçoit pas aujourd'hui. Le roi reçut hier. On reçoit demain à la cour. Ce ministre reçoit deux fois par semaine. RECEVOIR signifie encore Donner retraite, donner asile chez soi. Il a reçu des réfugiés chez lui pendant la guerre.
Il signifie aussi Admettre. Après un certain temps, on n'est pas reçu à demander les arrérages d'une rente échue. Un tel homme est mal reçu à se plaindre. Recevoir quelqu'un au nombre de ses amis. Il l'a reçu dans son régiment, dans sa compagnie. Il a été brillamment reçu à son examen.
Il s'emploie dans le même sens en termes de Procédure. On l'a reçu partie intervenante. On l'a reçu à prouver. Fin de non-recevoir, Exception préalable qui consiste à soutenir que la partie adverse n'est pas recevable dans sa demande. Alléguer des fins de non-recevoir. RECEVOIR signifie aussi Installer dans une charge, dans une dignité, dans un emploi, etc., avec le cérémonial ordinaire. Le jour qu'il fut reçu conseiller à la Cour de Cassation. On le reçut les chambres assemblées. Cet officier fut reçu à la tête des troupes, à la tête de son régiment. Il est élu membre de l'Académie française, mais il n'a pas encore été reçu. Ce candidat était admissible, mais il n'a pas été reçu. Il a été reçu docteur depuis peu. Se faire recevoir avocat.
Il signifie encore Se soumettre, déférer à quelque chose, comme à une loi, à une règle, à une vérité reconnue. Recevoir une décision avec respect, avec une parfaite soumission. Recevoir de nouvelles lois. Le droit romain n'était reçu qu'en quelques provinces de France. Recevoir une bulle, un décret, etc. Il n'a d'autres opinions que celles qu'il reçoit d'autrui. C'est un principe que tous les philosophes ont reçu. Recevoir comme une vérité incontestable. Recevoir les ordres de quelqu'un, Être soumis à sa volonté, à ses ordres. Je ne reçois point ses ordres. Je ne reçois point d'ordres de lui. Je n'ai d'ordres à recevoir de personne. Recevoir les ordres de quelqu'un signifie aussi Savoir de lui ce qu'on peut faire qui lui soit agréable. Je ne manquerai pas d'aller recevoir vos ordres avant de partir.
Le participe passé REÇU s'emploie aussi adjectivement et signifie Qui est admis, établi, consacré. Les usages reçus. Les maximes reçues. Vous pouvez très bien procéder ainsi, cela est reçu. Se conformer à ce qui est reçu. REÇU est aussi nom masculin. Voyez ce mot à son rang alphabétique. |
(163)REDEVOIR. v. tr. Être en reste, devoir, tout compte fait. Vous me redevez tant.
Le participe passé REDÛ s'emploie quelquefois comme nom masculin. Le redû monte à tant. |
(164)REFOULOIR. n. m. T. d'Artillerie. Instrument cylindrique dont on se sert pour fixer un projectile dans un canon. |
(165)REMONTOIR. n. m. Appareil qui sert à remonter. Il se dit spécialement, en termes d'Horlogerie, de la Pièce qui permet de remonter une montre. Montre à remontoir. |
(166)REPLEUVOIR. v. intr. Pleuvoir de nouveau. Il repleut, il commence à repleuvoir. |
(167)REPOSOIR. n. m. Lieu où l'on place, le Jeudi saint, l'hostie consacrée avec laquelle le prêtre communiera le lendemain, à la messe des présanctifiés. Il se dit aussi de l'Autel qu'on dresse sur le parcours de la procession le jour de la Fête-Dieu, pour y faire reposer le Saint Sacrement. Reposoir bien paré, bien orné. La procession s'arrêta devant le reposoir. |
(168)REPOUSSOIR. n. m. Outil qui sert à faire sortir des clous, des chevilles.
Il se dit encore, dans plusieurs Arts, de Certains instruments et outils qui servent à faire ressortir les reliefs. Un repoussoir d'orfèvre, de sculpteur, etc.
En termes de Peinture, il se dit des Objets vigoureux de couleur ou très ombrés, qu'on place sur le devant d'un tableau, pour faire paraître les autres objets plus éloignés.
Il se dit figurément et familièrement d'une Personne ou, d'une chose qui en fait valoir une autre par le contraste. Une femme laide sert de repoussoir à sa voisine. Ce meuble est d'autant plus en valeur que la tenture unie lui fait repoussoir. |
(169)RÉSERVOIR. n. m. Lieu ménagé pour y tenir certaines choses en réserve. Il se dit plus spécialement d'un Lieu où l'on amasse des eaux pour les distribuer, suivant le besoin, en divers endroits. Il y a un réservoir au-dessus de la fontaine publique. Ce réservoir est celui de la cascade, du jet d'eau. Un réservoir de maçonnerie. Un réservoir de plomb, de tôle, etc. Un réservoir de dix mille litres d'eau. Il faut réparer ce réservoir, il ne tient pas l'eau. Fig., La terre est le réservoir de l'électricité.
Il se dit encore d'un Bassin dans lequel on conserve des poissons et des crustacés vivants. On dit plutôt en ce sens Réserve. |
(170)REVALOIR. (Il se conjugue comme VALOIR.) v. tr. Rendre la pareille en bien ou en mal, et plus communément en mal. Cet homme m'a fait une injure, je lui revaudrai cela, je le lui revaudrai. Il m'a désobligé, je saurai le lui revaloir. Il est familier. |
(171)REVOIR. (Il se conjugue comme VOIR.) v. tr. Voir de nouveau. Je l'avais vu hier, je l'ai revu aujourd'hui. Revoir sa patrie. Nous allons bientôt revoir les beaux jours. Vous ne le reverrez plus, il est mort. Ils se revirent, ils se sont revus après une longue séparation. Quand nous reverrons-nous? REVOIR signifie aussi Examiner de nouveau. Revoir un manuscrit, un ouvrage pour le corriger. Revoir des épreuves. Revoir un compte. Obtenir un arrêt pour faire revoir un procès. C'est un homme qui examine les choses avec soin; après lui il n'y a plus à revoir. À revoir, Locution dont on se sert pour dire qu'il faut faire un nouvel examen d'un compte, d'une citation, d'un écrit, etc. À côté de chaque article douteux de ce compte, j'ai mis : À revoir.
En termes de Chasse, Revoir d'un cerf, Prendre connaissance de la force du cerf, par le pied, les fumées, les abattures, les portées, les foulées, le frayoir, etc. Le cerf a passé par ici, j'en revois, j'en ai revu. REVOIR s'emploie substantivement dans cette locution : Adieu jusqu'au revoir, ou, plus habituellement et plus simplement, Au revoir, Terme de politesse pour prendre congé de quelqu'un. On dit aussi : revoir. Il m'a dit à revoir.
Le participe passé REVU s'emploie comme adjectif. Seconde édition revue, corrigée et augmentée. |
(172)REVOULOIR. v. tr. Vouloir de nouveau. Il revoulait ce qui lui avait pourtant nui une première fois.
Fam., J'en reveux, J'en veux encore. |
(173)ROULOIR. n. m. T. de Cirier. Outil qui sert à rouler sur une table les bougies et les cierges. |
(174)ROUTOIR. n. m. T. d'Arts. Lieu où l'on fait rouir le chanvre. |
(175)RUTOIR. n. m. Voyez ROUTOIR. |
(176)SALOIR. n. m. Récipient de bois dans lequel on met le sel. Il reste peu de sel dans le saloir.
Il se dit aussi d'un Récipient, communément de bois, destiné à recevoir les viandes qu'on veut saler. Un saloir pour deux, pour trois porcs. Mettre des flèches de lard dans un saloir. |
(177)SARCLOIR. n. m. Instrument dont on se sert pour sarcler. |
(178)SAUTOIR. n. m. Disposition de deux objets en X, en croix de Saint-André. On ne l'emploie guère que dans la locution En sautoir. Deux pièces de bois mises en sautoir. Deux épées étaient placées en sautoir sur le cercueil. Porter un ordre en sautoir, En porter le ruban, le cordon en forme de collier sur la poitrine et soutenant l'insigne. L'insigne de la Toison d'or se porte en sautoir. SAUTOIR se dit spécialement en termes de Blason. Deux clefs passées en sautoir. Cinq besants posés en sautoir. On dit de même : Porter d'argent au sautoir de gueules.
Il se dit aussi, en termes d'Orfèvrerie, d'une Longue chaîne de perles que les dames portent au cou et qui descend très bas sur la poitrine. |
(179)SAVOIR. (Je sais, tu sais, il sait; nous savons, vous savez, ils savent. Je savais. Je sus. J'ai su. Je saurai. Je saurais. Sache, sache. Que je sache. Que je susse. Sachant. Su.) v. tr. Connaître, avoir connaissance de. Je sais toute l'affaire. Il sait le chemin. Il ne savait rien de ce qui se passait. Je le sais à n'en pouvoir douter. Je sais qu'il est de vos amis. Je ne sais à quoi me décider. À quoi vous décidez-vous? Je ne sais. Je ne sais que faire. Je ne sais comment faire. Il ne sait pas ce que c'est, il ne sait ce que c'est que de mentir. Je ne sais où j'en suis. Je ne sais pourquoi sa présence me trouble. Je ne sais qui me l'a dit, quelle personne me l'a dit. Je sais tout cela, tout ce que vous dites. Est-ce que vous n'en savez rien? Je n'en veux rien savoir. Il sait cela de bonne source. Tout se sait à la longue. Si l'on vient à le savoir. Il a couru bien des dangers sans le savoir. Qui vous savez, que vous savez se dit
Quand on ne veut pas nommer une personne ou une chose à quelqu'un qui la connaît bien. N'en dites rien à qui vous savez. L'affaire que vous savez ne va pas bien. Ce que vous savez sert désigner par euphémisme Ce qu'il ne serait pas convenable de nommer.
Fam., En savoir long, Connaître sur une affaire nombre de détails restés secrets. Il en sait long sur les intrigues de cet individu.
Fam., Il ne sait ce qu'il veut se dit d'un Homme indécis ou inconstant dans ses résolutions.
Fam., Il ne sait ni ce qu'il fait, ni ce qu'il dit se dit d'un Homme qui, par ignorance ou par quelque trouble d'esprit, ne dit rien, ne fait rien de ce qu'il devrait faire ou dire.
Fam., Ne savoir rien de rien, Être dans une ignorance complète de toutes choses, ou de telle chose en particulier.
Fam., Je sais ce que je sais se dit Quand on ne veut pas s'expliquer.
Substantivement, Un je ne sais qui, Un homme que personne ne connaît ou ne considère. On dit dans le même sens : Un je ne sais quel homme est venu me trouver. Je ne sais quoi ou, comme nom masculin, Un je ne sais quoi, le je ne sais quoi se dit d'une Qualité ou d'un sentiment indéfinissable. Je ne sais quoi m'avertissait de me défier de lui. Il y a dans ces vers un je ne sais quoi qui me charme. Le je ne sais quoi de sa physionomie vous attire. On dit de même : je ne sais quel trouble, un je ne sais quel trouble s'est emparé de moi.
Fam., Je suis tout je ne sais comment, J'éprouve un malaise indéfinissable. Que savez-vous? Qu'en savez-vous? Que sais je? Sait-on ce qui arrivera? La question est de savoir si... Reste à savoir si... se disent par manière de doute et d'interrogation. Savez-vous, savez-vous bien? Soyez assuré ne vous y trompez pas. Savez-vous bien que je suis fort mécontent de vous? Dieu sait, Locution familière dont on se sert pour marquer l'incertitude, l'importance difficile à préciser de la chose dont on parle. Dieu sait s'il reviendra. Il a de l'argent, Dieu sait combien. Il reviendra, Dieu sait quand. Tout cela va, Dieu sait comme. Dieu le sait se dit pour exprimer l'ignorance sur une chose importante. Comment tout cela finira-t-il? Dieu le sait. On dit dans le même sens : Dieu sait ce qui en est.
Fam., Ne savoir où se mettre, Être dans un embarras, une confusion extrême. Ne savoir que faire d'une chose, En être très embarrassé. Il ne savait que faire de son chapeau et de ses gants. Par exagération, Elle ne sait que faire de ses bras et de ses jambes, Elle est extrêmement gauche. Savoir une personne, une chose, Savoir que cette personne, cette chose existe, peut être trouvée. Je sais un habile horloger qui demeure près d'ici. Je ne sache personne, Je ne connais personne. Je ne sache personne qu'on puisse lui comparer. On dit aussi : Je ne sache rien de si beau, Je ne sais rien de si beau; Je ne sache pas que ce soit défendu, J'ignore que ce soit défendu. Dans ces sortes de phrases, on n'emploie jamais qu'avec la négation et à la première personne du singulier ce subjonctif non précédé de que. Que je sache se met à la fin d'une phrase négative pour signifier que, si un fait est autrement qu'on ne le
dit, on l'ignore. Il n'y a personne à la maison, que je sache. Est-il venu quelqu'un? Non pas que je sache. Savoir gré, savoir bon gré, ne pas savoir gré, savoir mauvais gré à quelqu'un de quelque chose, Être satisfait ou mal satisfait d'une chose qu'il a dite, qu'il a faite; être content ou mécontent de sa conduite, de son procédé. Je lui en sais gré. Je lui en sais le meilleur gré du monde. Il lui en sait mauvais gré. Il ne sait aucun gré de ce qu'on fait pour lui. SAVOIR signifie aussi Avoir dans la mémoire. Il sait sa leçon. Elle sait mal son rôle. Il savait son discours par cœur.
Fig. et fam., Savoir quelqu'un par cœur, Connaître parfaitement son caractère, ses habitudes. SAVOIR signifie aussi Posséder quelque science, quelque art, être instruit, habile en quelque profession, en quelque exercice. Il sait la grammaire, les mathématiques, l'histoire. Il sait le grec, le latin, l'arabe. On ne peut tout savoir. Savoir son métier. Savoir jouer du violon. Savoir danser. Savoir se battre. Vous verrez ce que je sais faire.
Fam., Ne savoir ni A ni B, Être très ignorant. SAVOIR se dit encore absolument et signifie Avoir l'esprit orné et rempli de choses utiles. C'est un homme qui sait. Il a un grand désir de savoir.
Prov., Si jeunesse savait, si vieillesse pouvait, Si la jeunesse avait de l'expérience et que la vieillesse eût de la force. SAVOIR signifie également Être accoutumé, exercé à une chose, la bien faire. Savoir parler aux foules. Il sait persuader. Il sait plaire. Il sait plaisanter. Il sait vaincre ses passions. Il sait se modérer, se contenter de peu. Il sait se tirer d'affaire. Il ne sait pas répondre quand on lui parle. Savoir vivre, Se conduire dans le commerce du monde avec tous les égards, et même toutes les précautions qu'un honnête homme est obligé d'avoir avec les autres. Il sait vivre. Il ne sait pas vivre. Savoir vivre s'emploie aussi substantivement. Voyez SAVOIR-VIVRE. Savoir bien le monde, Connaître et pratiquer les usages de la bonne société. Il sait bien le monde. On dit aussi familièrement : Il sait son monde, il sait bien son monde, Il est bien renseigné sur les personnes à qui il a affaire.
Fam., Il ne sait pas distinguer sa main gauche de sa main droite, Il est sans intelligence. SAVOIR signifie encore Avoir le pouvoir, la force, le moyen, l'adresse, l'habileté de faire quelque chose. Je saurai bien le faire obéir. Je saurai bien me défendre. Je n'y sais, je n'y saurais que faire. Il n'a su en venir à bout. Dans le sens de Pouvoir, il s'emploie surtout avec le conditionnel et avec la négation ne. Je ne saurais faire ce que vous me dites. Ne sauriez-vous aller jusque-là? On ne saurait avoir plus d'esprit. SAVOIR signifie aussi Apprendre, être instruit, être informé de quelque chose. Vous saurez que... Afin que vous le sachiez. Il faut savoir, il est bon de savoir que... Reste à savoir s'il y consentira. Faire savoir, Instruire, informer quelqu'un par lettre, par message. Je lui ai fait savoir le succès de cette affaire. Je lui ai fait savoir comment cela est arrivé, comme la chose s'était passée. Faites-moi savoir de vos
nouvelles. Il m'a fait savoir qu'il était arrivé en bonne santé. C'est à savoir, à savoir, et plus ordinairement Savoir, Façons de parler dont on se sert pour spécifier les choses dont il s'agit. On a vendu pour dix mille francs de meubles; c'est à savoir : deux tapisseries pour tant, etc. L'armée était composée de vingt mille hommes; savoir : dix mille fantassins, etc. On s'en sert aussi familièrement pour marquer qu'on doute de quelque chose. Vous me dites qu'ils contribueront tous également à cette affaire, c'est à savoir s'ils le pourront, à savoir s'ils le voudront; savoir si vous en serez approuvé.
Le participe passé SU s'emploie comme nom masculin et désigne la Connaissance qu'on a de quelque chose. Il n'est guère usité que dans cette locution : Au vu et au su de tout le monde. |
(180)SAVOIR. n. m. Ensemble des connaissances acquises par l'étude, par l'expérience. C'est un homme de peu de savoir. Il a acquis un grand savoir par ses études et par ses méditations. Il n'est d'usage qu'au singulier. |
(181)SÉCHOIR. n. m. T. d'Arts. Lieu où l'on étend, où l'on suspend les toiles, les cuirs, les papiers, etc., pour les faire sécher.
Il se dit également d'un Dispositif qui sert à faire sécher différentes préparations, différents objets. |
(182)SEMOIR. n. m. T. d'Agriculture. Sac, caisse où le semeur porte le grain.
Il se dit aussi de Machines servant à semer. |
(183)SEOIR. v. intr. Être assis. Il n'est plus guère en usage qu'à ses participes Séant et Sis. Voyez SÉANT et SIS. SE SEOIR signifiait S'asseoir. Il n'est plus employé qu'en poésie et dans le langage familier, dans ces formes de l'impératif : Sieds-toi, seyez-vous. Il est vieux. |
(184)SEOIR. v. intr. Être convenable à la personne, à la condition, au lieu, au temps, etc. Ce verbe, dont l'infinitif n'est plus en usage, ne s'emploie qu'à certains temps, et toujours à la troisième personne du singulier ou du pluriel, Il sied, ils siéent, il seyait, il siéra, il siérait, ainsi qu'au participe présent, Seyant; il n'a pas de temps composés. Cela vous sied à merveille. Les couleurs trop voyantes ne lui siéront pas. La toilette de cette femme lui seyait mal. Ces couleurs vous seyant si bien, vous devez les préférer à d'autres.
Il s'emploie aussi impersonnellement. Il sied mal à une femme de trop montrer son savoir. Il ne sied pas à un fils de contredire son père. Ironiquement, Il vous sied bien de vouloir réformer les autres!
Le participe présent Seyant s'emploie adjectivement. Voyez ce mot à son rang alphabétique. |
(185)SOIR. n. m. Déclin du jour, dernières heures de la journée. Il travaille depuis le matin jusqu'au soir, du matin au soir. Je l'ai rencontré hier soir, hier au soir. Il se promène tous les soirs. Nous nous verrons un de ces soirs à la promenade. C'était le soir. Vers le soir. Sur le soir. Il est venu à six heures du soir. Du soir au matin. Un beau soir d'été. La fraîcheur du soir. Robe du soir, Robe que l'on met pour les réceptions, pour les sorties du soir. Bon soir. Voyez BON. À ce soir, Locution familière dont on se sert en quittant, dans le cours de la journée, une personne qu'on doit revoir dans la soirée.
Fig. et poétiquement, Le soir de la vie, La vieillesse. |
(186)SOUFROIR. n. m. T. d'Arts. Étuve où l'on blanchit la laine par la vapeur de soufre. |
(187)SUÇOIR. n. m. T. d'Histoire naturelle. Organe qui sert à sucer. La cigale, la punaise ont un suçoir. Les racines pompent par leurs suçoirs les sucs nourriciers dans la terre. |
(188)SURSEOIR. (Je sursois, tu sursois, il sursoit; nous sursoyons, vous sursoyez, ils sursoient. Je sursoyais. Je sursis. Je surseoirai. Je surseoirais. Que le sursoie. Que je sursisse. Sursoyant. Sursis.) v. tr. Suspendre, remettre, différer. Il ne se dit guère qu'en parlant des Affaires, des procédures. Surseoir une délibération. Il voulait faire surseoir le jugement du procès, les poursuites, l'exécution d'un arrêt. SURSEOIR s'emploie plus ordinairement comme verbe intransitif. Surseoir au jugement d'une affaire. Il sera sursis à l'exécution de l'arrêt. Surseoir aux poursuites. |
(189)SUSPENSOIR. n. m. T. de Chirurgie. Sorte de bandage dont on se sert pour soutenir le scrotum et pour prévenir les descentes d'intestins et autres incommodités de ce genre. Porter un suspensoir. |
(190)TAILLOIR. n. m. Assiette de bois sur laquelle on taille, on coupe de la viande. Il est peu usité.
En termes d'Architecture, il désigne la Partie supérieure du chapiteau des colonnes, sorte de tablette carrée sur laquelle pose l'architrave. |
(191) TAMANOIR. n. m. Fourmilier de la même espèce que le tamandua, mais plus grand. |
(192)TAQUOIR. n. m. T. d'Imprimerie. Morceau de bois qu'on pose sur une forme et sur lequel on frappe avec un marteau, pour faire bien mettre de niveau les caractères dont la forme est composée. |
(193)TERROIR. n. m. Terre considérée par rapport à la culture. Terroir fertile, gras. Terroir sec, humide. Terroir aride, ingrat. Terroir pierreux, sablonneux. Le terroir de la Beauce est bon pour les blés. Le terroir de la Bourgogne est bon pour les vins. Ce vin sent le terroir, il a un goût de terroir, Il a une certaine odeur, un certain goût qui vient de la qualité du terroir.
Fig. et fam., Cet homme sent le terroir, Il a les qualités et les défauts qu'on attribue aux gens du pays d'où il est. Sentir le terroir se dit également des Ouvrages de l'esprit, quand ils ont des qualités et des défauts qu'on peut attribuer aux traits qui caractérisent le pays où l'auteur est né, a vécu. TERROIR se dit, par extension et familièrement, du Pays d'origine, du pays où l'on a vécu, où l'on vit. Il a l'accent de son terroir, un accent de terroir. |
(194)TIROIR. n. m. Compartiment mobile emboîté dans une armoire, dans une table, dans une commode, etc., et qui se tire par le moyen d'un bouton, d'un anneau, d'une clef. Mettre des papiers dans un tiroir. Il faut chercher dans les tiroirs de cette armoire, de cette commode. Ouvrir, fermer un tiroir.
Fig., Roman à tiroirs, Roman où se trouvent des histoires particulières, qui forment hors-d'œuvre et qui ne sont pas nécessaires à l'action générale.
Fig., Pièce à tiroirs, Pièce de théâtre dont les scènes, quoique réunies par un lien commun, souvent très léger, ne tiennent pas l'une à l'autre et ne forment point une action. TIROIR se dit aussi d'Une des principales pièces des machines à vapeur, qui sert à distribuer alternativement la vapeur en dessus et en dessous du piston. |
(195)TRANCHOIR. n. m. Tailloir, sorte de plateau de bois sur lequel on tranche la viande. |
(196)TROTTOIR. n. m. Espace surélevé ménagé sur le côté d'une chaussée, d'un quai, d'une rue pour le passage des piétons. Toutes les rues de Paris sont pourvues de trottoirs. |
(197)URINOIR. n. m. Local disposé sur la voie publique, dans les gares, etc., pour uriner. |
(198)VALOIR. (Je vaux, tu vaux, il vaut; nous valons, vous valez, ils valent. Je valais. Je valus. Je vaudrai. Je vaudrais. Vaux, valez. Que je vaille, que nous valions, que vous valiez, qu'ils vaillent. Que je valusse. Valant. Valu.) v. intr. Être d'un certain prix, avoir un certain mérite. Cette étoffe vaut tant. Elle valait dix francs le mètre. Vous ne la payez pas ce qu'elle vaut. De ces deux objets, l'un vaut bien l'autre. Ce cheval ne vaut plus la somme qu'il a valu autrefois.
Fam., Cette chose vaut de l'argent, Elle est d'un prix considérable.
Fig. et fam., Cette chose vaut son pesant d'or, Elle est extrêmement bonne dans son genre et on ne peut la payer trop cher. C'est un homme qui vaut son pesant d'or se dit d'un Homme dont on veut vanter les bonnes qualités.
Fam., Cet homme en vaut bien un autre, Cet homme mérite autant d'estime qu'aucun autre. Prendre une chose pour ce qu'elle vaut, Ne pas s'en exagérer la valeur.
Fig. et fam., Savoir ce qu'en vaut l'aune se dit en parlant des Choses que par expérience on sait être difficiles, fâcheuses, pénibles, de grande dépense, etc. Il a eu des procès, il sait ce qu'en vaut l'aune. J'ai passé par là, je sais ce qu'en vaut l'aune. Il ne vaut pas la peine qu'on lui réponde se dit, par mépris, d'un Homme avec qui on ne veut point entrer en contestation.
Ironiquement, Les deux hommes se valent, Ils ne valent pas mieux l'un que l'autre. Cette chose, cette affaire ne vaut pas la peine d'y penser se dit d'une Chose, d'une affaire de peu de conséquence. On dit dans le sens contraire : Cette chose, cette affaire vaut bien la peine d'y penser, la peine qu'on y pense, Elle est importante et elle mérite qu'on prenne du temps pour en délibérer. On dit absolument dans l'un et l'autre sens : Cela en vaut la peine, n'en vaut pas la peine. Il a fait bien des démarches pour obtenir ce poste, cela en valait la peine.
Fig. et fam., Cela ne vaut pas le diable, Cela ne vaut quoi que ce soit, cela n'est bon à rien. Cette chose ne vaut rien signifie communément Cette chose n'a presque aucun mérite, n'est presque d'aucune valeur, d'aucune utilité, elle n'a pas les qualités requises; cela se dit tant des Choses qui se vendent que des autres choses, même des Ouvrages de l'esprit. L'étoffe qu'il a achetée ne vaut rien. Il a vendu un cheval qui ne valait rien. Ce potage ne vaut rien. Il fit un grand discours qui ne valait rien. Cet ouvrage ne peut rien valoir. Cette chose ne vaut plus rien se dit d'une Chose qui est entièrement usée et hors d'état de servir. Ce vêtement ne vaut plus rien. Cela ne vaut rien signifie encore Cela ne signifie rien de bon, cela est de mauvais augure. Il s'endort dès qu'il a mangé, cela ne vaut rien. Ce vieillard maigrit tous les jours, cela ne vaut rien à son âge. Cela ne lui vaut rien, Cela est mauvais, relativement à telle ou
telle circonstance. Il fait un temps froid et humide, cela ne vaut rien pour moi, cela ne me vaut rien. Il relève de maladie, les ragoûts, la salade ne lui valent rien. Cet homme ne vaut rien, C'est un méchant homme, un homme dangereux. Ne vous fiez point à lui, c'est un homme qui ne vaut rien.
Fam., N'avoir rien qui vaille, N'avoir rien de bon. Ce libraire n'a jamais rien qui vaille. On dit de même : Ne faire rien qui vaille, Faire de mauvaise besogne. Je lui ai donné de l'ouvrage, il n'a rien fait qui vaille.
Prov. et fig., Le jeu ne vaut pas la chandelle, La chose dont il s'agit ne mérite pas les soins qu'on prend, les peines qu'on se donne, la dépense qu'on fait.
Prov., Chaque chose vaut son prix, chacun vaut son prix, Il ne faut rien déprécier, ni donner à personne des louanges qui vont à rabaisser les autres. Votre prévention pour cet ouvrier fait que vous n'estimez pas assez les autres; chacun vaut son prix. Valoir mieux, Être meilleur, préférable. Ma montre vaut mieux que la vôtre. Vous valez mieux que lui. L'estime vaut mieux que la célébrité.
Prov., Un tiens vaut mieux que deux tu l'auras, La possession d'un bien, si modique soit-il, est préférable à l'espérance d'un plus grand.
Prov., Mieux vaut tenir que courir, Mieux vaut la possession immédiate d'un bien quelconque que la recherche d'un bien plus considérable.
Impersonnellement, Il vaut mieux, Il est plus expédient, plus utile, plus convenable, il est préférable. Il y a beaucoup d'occasions où il vaut mieux se taire que de parler. Il vaut mieux que cela soit ainsi, il vaut mieux qu'il en soit ainsi. VALOIR signifie aussi Tenir lieu, avoir la valeur, la signification de. L'M en chiffre romain vaut mille, le C vaut cent. Les jetons valent au jeu ce que l'on convient de les faire valoir. L'as au piquet vaut onze. Cette note de musique vaut une mesure. Une blanche vaut deux noires. Cela vaut fait, Regardez la chose comme faite, soyez sûr qu'elle se fera. Faire un acte, remplir une formalité pour valoir ce que de raison, Le faire par pure précaution, pour servir dans l'occasion autant qu'il sera juste et raisonnable.
Prov., Un bon averti en vaut deux, Lorsqu'on a été prévenu de ce qu'on doit craindre ou de ce qu'on doit faire, on est, pour ainsi dire, doublement en état de prendre ses précautions ou ses mesures. Il se dit aussi par forme de menace et signifie Prenez-y garde, si vous ne tenez compte de l'avertissement que je vous donne, vous vous en repentirez.
En termes de Commerce et de Finance, À valoir se dit de Ce qui est fourni soit en argent, soit en billets, soit en marchandises, à compte d'une plus forte somme qu'on doit fournir. J'ai reçu telle somme à valoir sur ce qu'il me doit. Je vous envoie vingt balles de draps, dont vous retirerez le prix à valoir sur ce que le dois fournir pour ma part dans la société. VALOIR signifie aussi Rapporter, donner du profit. Cette terre, cet emploi vaut tant.
Prov., Tant vaut l'homme, tant vaut la terre. Voyez TANT. Faire valoir une chose, Tirer d'une chose le profit, l'avantage qu'elle peut rapporter. Faire valoir un domaine, une terre. Faire valoir son argent. Faire valoir ses droits. Faire valoir ses talents. On dit absolument : Faire valoir, Exploiter soi-même sa terre. Faire valoir une chose signifie aussi Lui donner du prix, la faire paraître meilleure, plus belle. C'est la pureté de ce diamant, plutôt que sa grosseur, qui le fait tant valoir. Cet acteur a l'art de faire valoir ses rôles. Il a fait valoir les endroits les plus faibles de son discours par manière dont il l'a débité. Faire valoir une chose signifie encore En relever, en vanter le mérite, l'importance. Il fait trop valoir ses services. Je ne fais pas valoir un si faible sacrifice. Faire valoir sa marchandise se dit au propre des Marchands qui, par leurs discours et par leur adresse, savent donner une idée
favorable de ce qu'ils veulent vendre. Il se dit figurément et familièrement de Ceux qui louent beaucoup tout ce qu'ils ont, et jusqu'aux moindres choses qu'ils font ou qu'ils disent. Faire valoir quelqu'un, Le mettre en crédit, lui fournir des occasions de paraître à son avantage. Se faire valoir, Se faire apprécier. Vous êtes trop modeste, vous ne savez pas vous faire valoir. C'est un fanfaron qui veut se faire valoir. Il se fait valoir aux dépens des autres. VALOIR s'emploie aussi comme verbe transitif et signifie Procurer, faire obtenir, produire. Cette bataille lui a valu le bâton de maréchal de France. Que lui a valu son ambition, sinon de le rendre odieux? Cette action ne lui a valu que de la honte. La gloire que cette action lui a value. SE VALOIR, Avoir la même valeur. Ces deux œuvres se valent. Ces deux gredins se valent. VAILLE QUE VAILLE, loc. adv. et familière. À tout hasard, quoi qu'il en soit. Prenez sa promesse
vaille que vaille. |
(199)VOIR. (Je vois, tu vois, il voit; nous voyons, vous voyez, ils voient. Je voyais; nous voyions. Je vis. Je verrai. Je verrais. Vois, voyons. Que je voie; que nous voyions. Que je visse. Voyant. Vu.) v. tr. Percevoir l'image des objets par l'organe de la vue. Je vois un homme. Il craint d'être vu. Cela se voit de loin. Il ne voit pas les objets à deux pas de lui. Voir la lumière. On voit le jour au travers. Je l'ai vu de mes propres yeux. Se voir dans une glace, dans un miroir. Se faire voir. Laisser voir quelque chose à quelqu'un.
Fig., Cet homme a vu la mort de près, Il a été sur le point de périr.
Fig. et fam., Voir trente-six chandelles, Avoir un éblouissement.
Fig., Voir quelqu'un de bon œil, de mauvais œil ou d'un bon œil, d'un mauvais œil, Avoir à l'égard de quelqu'un des dispositions favorables ou défavorables, être bien aise ou fâché de le voir. On dit de même : Voir quelque chose de bon œil, de mauvais œil. Cette maison voit sur un jardin, sur une rue, De cette maison, on a vue sur un jardin, sur une rue. Cette hauteur voit la place, voit le rempart de la place, De là on découvre la place, le rempart de la place, en sorte qu'on est à portée de la battre avec le canon. On dit dans un sens analogue : Cette hauteur voit tel ouvrage à revers, De cette hauteur on voit l'ouvrage et on peut le battre par derrière. Cette mer a vu bien des naufrages, cette plaine a vu bien des combats, etc., Il y a eu de fréquents naufrages sur cette mer, cette plaine a été le théâtre de beaucoup de combats, etc.
Fam., Qui ne l'a pas vu, n'a rien vu se dit par exagération et pour louer extrêmement quelque chose. Cela se voit tous les jours, Cela arrive journellement, fréquemment. Dans le sens contraire, Cela ne s'est jamais vu, ne s'est pas encore vu, ne s'était pas encore vu, Cela n'est jamais arrivé, n'a jamais été. On dit également : On n'a jamais vu pareille chose, une chose pareille. On n'a jamais rien vu de pareil. Vit-on jamais rien de semblable? se dit par indignation, par étonnement, par admiration. On dit de même : Qui vit jamais rien de si extraordinaire? Voyez quelle insolence! Voyez l'insolence! J'ai vu que, j'ai vu le moment où, Peu s'en est fallu que. J'ai vu le moment où il allait se fâcher.
Fam., comme par défi, Je voudrais bien voir cela. Je voudrais bien voir qu'il osât l'entreprendre. Faites cela pour voir; essayez pour voir. Faites cela, et vous verrez. C'est ce qu'il faudra voir. Nous verrons bien. Voyons s'il osera. On dit à peu près de même : Je voudrais bien vous voir à ma place; je voudrais bien vous y voir.
Ironiquement, Il fait beau vous voir, à votre âge, vous amuser à ces bagatelles. Il fait beau voir que... Il ferait beau voir que...
Fig. et fam., Je le vois d'ici, Je l'imagine, je me le représente. On dit de même : Je vois d'ici sa joie, sa colère, etc. Aller voir quelqu'un, Aller chez lui pour lui faire visite, pour lui rendre ses devoirs, pour l'entretenir. Je suis allé le voir deux fois. J'irai le voir le plus tôt que je pourrai. Dans ce sens, un aveugle même dit : J'irai vous voir. Voir ses juges signifiait Aller les solliciter chez eux. C'est ce médecin qui voit un tel, C'est ce médecin qui prend soin d'un tel pendant sa maladie, qui le traite.
Fig., Voir venir quelqu'un, Démêler, découvrir, connaître par les démarches de quelqu'un quel est son dessein. Il y a longtemps que je le vois venir. Cette expression signifie aussi Attendre qu'une personne fasse les premières démarches, pour régler sur cela les siennes et voir quelle conduite on doit tenir. Ne nous pressons pas de prendre un parti; voyons-les venir. On dit aussi absolument Voir venir, Ne pas se presser, laisser les choses se développer. Toutes les mesures de précaution sont prises, Il faut attendre et voir venir.
Poétiquement, Voir le jour, Naître, vivre. Depuis que j'ai vu le jour. Il n'est pas digne de voir le jour se dit d'un Homme qui a fait une action infâme, pour signifier qu'il n'est pas digne de vivre. Ce livre, cet ouvrage n'a pas encore vu le jour, Il n'est pas encore imprimé, publié. Voir en songe, en rêve, Imaginer en dormant, croire voir en dormant.
En termes de Procédure, Assigner pour voir dire et ordonner..., Pour être présent quand on dira, quand on ordonnera... VOIR s'emploie aussi absolument et signifie Être en état de percevoir l'image des objet Voir clair. Voir trouble. Voir double. Voir confusément. Voir distinctement. Voir de près. Voir de loin. Il ne voit goutte. il ne voit pas devant lui. Il n'y voit pas.
Fig., Voir de loin, voir bien loin, Avoir beaucoup de pénétration, de prévoyance.
Fig. et fam., Il ne voit pas plus loin que son nez, que le bout de son nez se dit d'un Homme qui a peu de perspicacité, peu de prévoyance. VOIR se dit également d'une Action dont on a été témoin, de l'état d'une personne ou d'une chose. Les gens que vous avez vus arriver, que vous avez vu mener en prison. La maison que j'ai vue s'écrouler, que j'ai vu démolir. Je le vois qui vient. C'est un homme que j'ai vu autrefois bien pauvre, bien malheureux. Il ne peut pas voir souffrir.
Il se dit encore en parlant des Faits, de événements contemporains, soit qu'on en ait été témoin, soit qu'on en ait seulement entendu parler. Ce que nous voyons de nos jours, était annoncé depuis longtemps. Les événements extraordinaires que nous avons vus s'accomplir. Cette réforme aura lieu, mais nous ne la verrons pas, Nous serons morts avant qu'elle ait lieu.
Il se dit également des Observations et des remarques qu'on fait en lisant. J'ai vu dans Tite-Live. Où avez-vous vu cette particularité? Dans quel livre avez-vous vu ce passage? Voir et plus ordinairement Voyez se dit lorsqu'on veut renvoyer à un ouvrage, à un passage. Voyez ci-dessous. Voyez la note qui est à la fin du volume. Voir, sur cette matière, l'ouvrage de tel auteur. VOIR signifie aussi Fréquenter. Qui voyez-vous le plus souvent? Qui voit-il dans son pays? Nous nous voyons souvent. Ce n'est pas un homme à voir, ce n'est pas une femme à voir se dit d'un Homme ou d'une femme de mauvaise réputation, qu'il n'est pas convenable de fréquenter. Il ne voit personne se dit d'un Homme qui vit dans la retraite. Il se dit aussi d'un Homme qui ne reçoit pas, qui a défendu sa porte. On dit dans ce même sens : J'ai été jusque chez lui aujourd'hui, mais on ne le voyait point. Il ne verra cette semaine que ses plus intimes amis. Personne
ne peut le voir. Cette dernière phrase peut s'appliquer à un prisonnier, à un malade qui n'est pas autorisé à recevoir de visites. Ces deux personnes ne se voient plus, Elles sont mal ensemble, elles ne veulent plus avoir de commerce l'une avec l'autre. On dit dans le sens contraire : Je les ai réconciliés, et ils se sont toujours vus depuis. VOIR se dit en outre de la Connaissance qu'on acquiert des choses du monde, dans les voyages ou dans le commerce des hommes. C'est un homme qui a beaucoup vu. Il a vu du pays. Il a vu les pays étrangers. Il veut voir l'Italie. C'est un jeune homme qui n'a pas encore vu le monde. Il est tout neuf, il n'a encore rien vu.
Fig., Faire voir du pays à quelqu'un, Lui donner bien de l'occupation, bien de la peine, le mener où l'on veut et plus loin qu'il ne s'y attendait.
Fig. et fam., Elle a vu le loup se dit d'une Fille que l'on soupçonne de n'être plus innocente. Ce soldat n'a pas encore vu le feu, Il n'a pas encore assisté à un combat.
Fig. et fam., Nous en avons bien vu d'autres se dit pour faire entendre qu'on n'a pas peur des menaces de quelqu'un, qu'on n'est pas troublé par les événements dont on est témoin ou qui sont près d'arriver. VOIR signifie encore Regarder, considérer avec attention. Voyez ce tableau. C'est une chose à voir. Il mérite d'être vu. Venez voir. Voir un objet au microscope. Laissez-moi voir cela. Voyons, que tenez-vous là? Voyons un peu ce qu'il va faire.
Fam., Voyons se dit souvent par rapport à la personne qui parle ou à qui l'on parle, et n'est dans beaucoup de phrases, qu'une expression d'encouragement, d'exhortation, etc. Voyons, parlez-moi franchement : que pensez-vous de cette conduite?
Fam., Voyez-vous, vois-tu se disent sans ajouter au sens de la phrase, et seulement pour attirer l'attention. C'est que, voyez-vous, il faut prendre garde à ce qu'on fait. À voir, Lorsque l'on considère. À voir la manière dont il est vêtu, on le croirait dans la misère.
Fam., Si vous ne le croyez pas, allez-y voir se dit à une personne qui doute de ce qu'on lui dit. J'aime mieux le croire que d'y allez voir se dit en parlant d'une Chose dont on doute, mais qu'on ne veut pas se donner la peine de vérifier, d'examiner.
Fam. et par plaisanterie, Allez voir là-bas si j'y suis se dit pour renvoyer quelqu'un.
Fig. et fam., Va-t'en voir s'ils viennent se dit pour marquer qu'on ne croit pas à une chose. VOIR signifie figurément Examiner avec application. Cette affaire a été vue par des hommes d'affaires très sérieux. Il faudra voir ce qu'il y aura à faire à ce sujet. Voyez si cela vous accommoderait. Voyez, la chose vous convient-elle? Si cela arrive, nous verrons ce qu'il faudra faire. Voir une affaire à fond. Ceci est à voir, Ceci est à examiner, à vérifier. D'une façon moins déterminée, C'est à voir. Je verrai, nous verrons, il faut voir se disent en parlant d'une Affaire sur laquelle on se réserve de prendre un parti et signifient J'examinerai, nous examinerons, il faut examiner. VOIR signifie particulièrement Inspecter avec autorité, veiller à. Cet homme n'a rien à voir à ma conduite, et je n'ai pas le droit de voir à la sienne. Qu'avez-vous à voir dans ma maison? Voyez à ce qui se passera. Voyez à la dépense. C'est à vous à voir
qu'il ne lui manque rien, Vous devez veillez à ce qu'il ne lui manque Rien, faites en sorte qu'il ne lui manque rien. Voyez à nous faire souper, à nous loger, etc., Ayez soin de nous faire souper au plus vite, de nous procurer un logement. VOIR signifie encore Éprouver, essayer. Voyez si vous pouvez résoudre ce problème. Voyons si la chose nous réussira mieux ainsi. Je veux voir jusqu'où ira sa patience. Voyez si cette robe vous va bien.
Il se dit, dans un sens analogue, en parlant des Choses que l'on connaît, dont on juge par le sens du goût, de l'odorat, du toucher, de l'ouïe. Voyez si le vin est bon. Voyez un peu si cela est chaud. Il faut voir si cet instrument est d'accord. Voyez si c'est la même odeur.
Il signifie encore S'apercevoir, se rendre compte, comprendre. Il y a longtemps que l'on voit qu'il se ruine. Je vis bien qu'il me manquerait de parole. Ne voyez-vous pas qu'il vous trompe, qu'il se moque de vous? Je vois son dessein, je le vois clairement. Vous voyez comme vous vous en êtes trouvé. Il faut être bien peu pénétrant pour ne pas voir quelle est son intention. Vous ne voyez pas toutes les conséquences de cette démarche.
Fam. et par menace, Je lui ferai bien voir à qui il s'adresse, à qui il a affaire, Je lui ferai bien connaître, je lui apprendrai bien à qui il a affaire. VOIR signifie encore Juger, apprécier, envisager. Je vois cela différemment de vous, autrement que vous. Chacun a sa manière de voir. C'est ainsi que je vois. Il voit bien, il voit juste dans cette affaire. Il ne voit que par les yeux des autres. C'est un homme qui voit tout de travers. Voir tout en beau. Il voit tout en noir. Je vois comme vous. À voir la chose de sang-froid. Je ne vois rien d'impossible à cela. Je vois ce qui me reste à faire. Dès lors ils se virent perdus. Je me vois à la veille d'une catastrophe.
Dans le langage religieux, il signifie Connaître par l'intelligence. Dieu voit le fond des cœurs, voit toutes choses. La béatitude consiste à voir Dieu. Les bienheureux voient Dieu face à face, voient Dieu dans toute la majesté de sa gloire. VOIR, précédé du verbe Faire, signifie Montrer, faire connaître. Il fit voir sa blessure au chirurgien. Je vous ferai voir toutes les curiosités de la ville. Cet homme aime beaucoup à se faire voir. Il cherche toujours à faire voir son esprit. Il a fait voir qu'il avait du cœur. Cela vous fait voir que...
Il s'emploie aussi, dans un sens analogue, avec le verbe Laisser. Laissez-moi voir ce tableau, ce bijou. Il n'a pas laissé voir sa mauvaise humeur. Il ne laisse rien voir de ce qu'il a dans le cœur. Il m'a laissé voir qu'il ne serait pas éloigné de..., Il m'a donné à connaître qu'il ne serait pas éloigné de... SE VOIR s'emploie dans une acception particulière, où il équivaut à peu près au verbe Être. Se voir dans la misère après avoir été dans l'opulence. Se voir abandonné, méprisé de tous. Je me vois sans ressources. Elle est fière de se voir admirée.
Le participe passé VU s'emploie adjectivement. Choses vues.
Fam., Ni vu ni connu se dit d'une Chose restée secrète, invisible. Être bien vu, mal vu de quelqu'un, Être considéré favorablement, défavorablement par lui.
En termes de Banque, Cette lettre de change est payable à lettre vue, Celui sur qui elle est tirée doit la payer dès qu'elle lui sera présentée. On dit plus ordinairement Payable à vue. Voyez VUE. VU s'emploie quelquefois comme nom masculin, en termes de Procédure. Le vu d'un arrêt, le vu d'une sentence, Ce qui est exposé dans un arrêt, dans une sentence rendue sur les productions respectives, les pièces, les raisons qui y sont énoncées avant le dispositif.
En termes d'Administration, Sur le vu des pièces, Après avoir examiné les pièces. VU s'emploie aussi comme nom masculin dans certaines expressions du langage ordinaire. Cette chose s'est faite au vu de tout le monde, au vu et au su de tout le monde, Tout le monde l'a vue, l'a sue, tout le monde en a été témoin, en a été instruit. VU s'emploie adverbialement et d'une manière invariable dans certaines formules de Procédure et d'Administration pour indiquer qu'une chose a été examinée, qu'on s'y réfère. Vu par la cour les pièces mentionnées. Vu les arrêts énoncés. Vu les raisons et allégations de part et d'autre.
Il s'emploie de la même façon dans le langage ordinaire, pour signifier Attendu, eu égard à. Vu la difficulté de réussir. On l'autorisa provisoirement, vu l'urgence, à faire telle chose. La récompense devait être plus grande, vu ses services, vu son mérite. VU QUE, loc. conj. Attendu que, puisque. Je m'étonne qu'il ait entrepris cela, vu qu'il n'est pas très hardi. Comment avez-vous engagé cette affaire, vu que vous savez bien... |
(200)VOULOIR. (Je veux, tu veux, il veut; nous voulons, vous voulez, ils veulent. Je voulais. Je voulus. Je voudrai. Je voudrais. Que je veuille, que tu veuilles, qu'il veuille; que nous voulions, que vous vouliez, qu'ils veuillent. Que je voulusse. Voulant. Voulu. L'impératif Veux, voulons, voulez n'est usité que dans certaines occasions très rares pour donner le conseil de s'armer d'une ferme volonté. Pour la forme Veuillez, voyez plus bas.) v. tr. Avoir l'intention, la volonté de faire quelque chose, s'y déterminer. Il veut partir demain. Il veut faire ce voyage. Il n'en veut rien faire. Il le fera quand il voudra. Il veut être payé.
Il signifie particulièrement Avoir une volonté agissante, efficace. Cet homme veut ce qu'il veut. Absolument, Il ne sait pas vouloir. Prov., Vouloir, c'est pouvoir.
Prov., Ce que femme veut, Dieu le veut, Les femmes veulent ardemment ce qu'elles veulent et elles viennent ordinairement à bout de l'obtenir. VOULOIR signifie aussi Commander, exiger avec autorité. Dieu le veut. Le roi veut que vous obéissiez. Voire père veut que vous alliez là. Faites ce que je veux. Il le veut. Dieu le veuille se dit par forme de Souhait. Il se dit aussi pour marquer qu'on doute d'une chose, quoiqu'on la souhaite. VOULOIR se dit, en ce sens, des Choses qui ont autorité sur l'homme. La loi veut qu'on s'abstienne de telle chose. La raison veut qu'on prenne ce parti. La religion, la morale, l'humanité veut qu'on aide son semblable. Le malheur a voulu que..., Il est arrivé par malheur que... VOULOIR signifie encore Désirer, souhaiter. On vous donnera tout ce que vous voudrez. Il aime l'argent, il en veut avoir à quelque prix que ce soit. Il ne sait ce qu'il veut se dit d'un Homme irrésolu, qui ne
sait pas prendre un parti. Je voudrais se dit au lieu de Je veux pour exprimer modestement le Désir d'obtenir une chose. Je voudrais vous entretenir en particulier. Il s'emploie dans certaines phrases pour exprimer une Sorte de défi. Je voudrais bien voir qu'il osât l'entreprendre. Je voudrais bien voir cela. Faire de quelqu'un ce qu'on veut, tout et qu'on veut, Avoir un grand empire sur ses sentiments, sur ses actions. Je veux que vous sachiez se dit au lieu de Sachez, apprenez, pour marquer une sorte d'autorité, comme de supérieur à inférieur. Que voulez-vous de moi? Qu'attendez-vous, que réclamez-vous, que désirez-vous que je fasse? Vouloir d'une chose, La rechercher, l'accepter. Il n'eût pas voulu d'un trône à ce prix. Je n'en veux à aucun prix.
Pop., En veux-tu? en voilà, Abondamment, en grande quantité. C'était un grand dîner, il y avait des truffes, en veux-tu? en voilà.
Fam., À bouche que veux-tu, Avec profusion, en n'épargnant rien. Vouloir du bien, vouloir du mal à quelqu'un, Avoir de l'affection ou de la haine pour lui. Il vous veut du bien, beaucoup de bien. Il ne vous veut point de bien. Il lui veut du mal, grand mal. Se vouloir mal de quelque chose, S'en faire des reproches. Je me veux mal de ma faiblesse. En vouloir à quelqu'un, Avoir contre lui un sentiment de malveillance. Je sais bien qu'il vous en veut. Les envieux, les jaloux de sa fortune lui en veulent. Il en veut à tout le monde. Je m'en veux d'avoir fait cela, J'en ai du regret, du repentir. En vouloir à la vie de quelqu'un, Avoir formé le projet de le tuer. En vouloir à une personne, à une chose signifie aussi, familièrement, Avoir quelque prétention sur cette personne, sur cette chose, en avoir quelque désir. Il en veut à cette fille. Il en veut à cette charge. À qui en voulez-vous? Qui demandez-vous? qui
cherchez-vous? Il signifie aussi Qui prétendez-vous attaquer, offenser? À qui en voulez-vous par ce discours-là? C'est à vous que j'en veux. À qui en veut-il? De qui se plaint-il? de qui lui vient son chagrin? Il ne fait que gronder, à qui en veut-il? Que veut dire cet homme? Que prétend cet homme? que demande-t-il? que prétend-il me faire entendre? Que veut dire ce mot? que veut dire ce procédé? Que signifie ce mot? que signifie ce procédé? Que veut dire cette clause? Cette clause ne signifie rien. Que veulent dire ces vers? On ne comprend pas le sens de ces vers. Que veut dire cela? que veut dire ceci? s'emploie quelquefois pour marquer un Simple étonnement. Qu'est-ce que cela veut dire? s'emploie aussi pour exprimer un Sentiment mêlé d'improbation.
Fam., Savoir ce que parler veut dire, Saisir l'allusion, comprendre à demi-mot. VOULOIR signifie encore simplement Permettre, consentir. Oui, je le veux bien. Si vous le voulez, il le voudra aussi.
Fam., Je veux bien que cela soit, je veux que cela soit, Je suppose que cela soit, quoique je n'en convienne pas; ou Quand cela serait vrai... On dit dans un sens analogue : Si vous le voulez; si l'on veut. Sa confiance ou, si l'on veut, son imprudence le perdit, Je suppose, j'admets que dans sa conduite il y eut autant d'imprudence que de confiance. Veuillez s'emploie, par politesse, comme seconde personne du pluriel de l'impératif et signifie Ayez la bonté, la complaisance de. Veuillez permettre que je me retire. Veuillez n'en rien dire à personne. Veuillez me faire le plaisir de... Il s'emploie encore dans un sens d'exigence, de commandement exprimés poliment. Veuillez vous retirer. Veuillez vous taire. Voulez-vous bien s'emploie aussi comme formule impérative. Voulez-vous bien vous faire, voulez-vous bien finir! Taisez-vous, finissez. VOULOIR signifie encore Prétendre, affirmer avec une grande insistance. On veut absolument que vous
ayez tenu tel langage, que vous soyez de tel parti.
Il signifie aussi Demander un prix d'une chose qu'on veut vendre. Il veut cent mille francs de sa terre. Combien voulez-vous, que voulez-vous de ce cheval?
Il signifie encore Être d'un caractère ou d'une nature à demander, à exiger telle chose ou telle autre. Cette affaire veut être conduite avec ménagement. Cette plante veut un terrain humide. Cela veut du temps.
En parlant des Choses inanimées, il se dit également dans le sens de Pouvoir. Cette machine ne veut pas marcher. Ce bois ne veut pas brûler.
Le participe passé VOULU s'emploie adjectivement. Les formalités voulues. Arriver au résultat voulu. En termes de Beaux-Arts et de Littérature, Un effet voulu. Une répétition voulue. |
(201)VOULOIR. n. m. Volonté, faculté, action de vouloir. Il en a le pouvoir et le vouloir. Je n'ai point d'autre vouloir que le vôtre. L'apôtre dit que c'est Dieu qui nous donne le vouloir et le faire. Bon vouloir, mauvais vouloir, Disposition favorable, défavorable. Il n'a pu montrer qu'un bon vouloir inutile. Son mauvais vouloir contre vous a paru clairement dans cette occasion. |
(202)VOUSSOIR. n. m. T. d'Architecture. Chacune des pierres qui forment le cintre d'une voûte, d'un arc. Les voussoirs d'une arcade. On a dit aussi Vousseau. |
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